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Corinne Poulain a choisi d’atterrir aux Champs Libres



Interview / Patrick Thibault * Photo Yann Peucat pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°65 - avril-mai 2019

Elle était à la direction de la culture de Rennes et elle a largement contribué au renouvellement des directions. En septembre dernier, Corinne Poulain a choisi d’atterrir aux Champs Libres pour participer aux transitions à opérer dans ce lieu issu d’un pari sur l’éducation et fondé sur des valeurs humanistes.


Vous étiez à la direction de la culture de Rennes, avez-vous choisi de diriger les Champs Libres parce que vous avez l’ambition d’en faire l’institution rennaise dont on parlera le plus demain ?

Oui, j’y crois assez. Je pense que le potentiel des Champs Libres ne s’est pas totalement révélé. Nous avons une forte fréquentation mais c’est aussi le bon endroit pour inventer, réfléchir à l’institution de demain en complément des champs de programmation. Ça doit devenir le lieu de culture où on a envie d’aller tous les jours.


Pourquoi avoir choisi de renforcer le champ du savoir et du débat ?

Un bâtiment comme celui-là ne peut pas faire sans son territoire. La question des savoirs, ce qui se vivait en silo ou aux Champs Libres entre les différents secteurs, nécessite – maintenant – une approche globale face aux urgences climatiques et autres qui nous font face. Le projet évolue en même temps que le monde et j’ai l’ambition d’en faire une institution utile.


“Je pense que le potentiel des Champs Libres ne s’est pas totalement révélé.”

Allez-vous abandonner le champ de l’art contemporain ?

Oui et non. La salle Anita Conti n’avait pas de rendez-vous fixes. Nous allons prioriser les expositions de longue haleine sur le créneau art-science, inscrire le lieu à l’échelle européenne. Elle est assez contrainte mais offre cette capacité d’immersion. L’entrée par la photographie contemporaine avec un commissariat extérieur est le bon angle. C’est le regard posé sur la société sans en faire quelque chose de trop illustratif.


D’un point de vue architectural, Les Champs Libres reste un bâtiment emblématique. Mais sont arrivés Les Capucins à Brest, la bibliothèque de Caen, qu’est-ce que ça vous inspire ?

Ce qui est intéressant, c’est que ces nouveaux équipements passent un cran en jouant la place publique, Portzamparc n’est pas allé jusqu’au bout de cet aspect aux Champs Libres. Je rêve de voir les étudiants et lycéens qui préparent leurs examens rester tard. C’est une façon de refaire le lien entre la culture et la ville. C’est juste et pertinent. Isoler la culture qui est par excellence une production humaine m’apparaît presque comme une anomalie. Nous avons à inventer. On va pas rester scotché à Malraux.


Comment allez-vous travailler avec cette nouvelle garde ?

Nous partageons tous un engagement, une foi, une envie, du désir ! Nous ne sommes pas dans une posture de notable comme ce fut le cas à une époque mais partie prenante. Nous ne créons pas de zone de pouvoir à notre endroit, nous avons envie d’être là où l’énergie passe et aucun d’entre nous n’a pas le sentiment d’avoir raison. J’espère qu’on va créer des réunions informelles, ça ne passe pas que par des programmations communes.

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