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Giffard, liqueurs à cœur


Site de production Sirops de St Léger des Bois, architecte : Frédéric Rolland

Texte / Matthieu Chauveau * Photos / DR Publié dans le magazine Kostar n°59 - février-mars 2018


Réputée pour son incomparable Menthe-Pastille, la société familiale Giffard, implantée depuis toujours en Anjou, bat des records à l’exportation, avec sa gamme de 50 liqueurs et 80 sirops plébiscitée par les barmen du monde entier.

Le secret n’est plus très bien gardé : c’est à Angers (et plus exactement dans la commune avoisinante d’Avrillé) que la meilleure liqueur de menthe au monde est fabriquée depuis 133 ans. Un autre secret, lui, reste inviolable : la recette exacte de cette Menthe-Pastille qui se transmet de génération en génération chez les Giffard depuis qu’Émile, l’arrière grand-père pharmacien d’Édith (actuellement à la tête de l’entreprise avec son frère Bruno), l’a mise au point. « Cette recette est restée inchangée depuis 1885 », aime à rappeler Édith Giffard, précisant que le produit a même gagné en authenticité, puisque depuis une dizaine d’années, son ingrédient de base – la menthe Mitcham – est cultivée en Anjou.

L’ancrage local, voici une composante essentielle de la philosophie de l’entreprise, qui a choisi l’an dernier d’implanter un second site, exclusivement destiné à la production des sirops, à quelques kilomètres du premier à Saint-Léger-des-Bois. « Une grande part de notre nouvelle clientèle étant en Asie, on aurait pu s’implanter là-bas. La question ne s’est pas posée plus de 5 minutes. Nos racines sont ici ! » D’autant plus que le « fabriqué en France », synonyme d’excellence dans le monde entier, reste le meilleur argument marketing qui soit… même quand il s’agit de vendre un sirop de litchi à des Asiatiques experts en la matière !

Bien que très ancré sur son territoire, Giffard connaît depuis plusieurs années une exceptionnelle croissance à l’export, de l’ordre de 20% par an, portée notamment par le développement du marché du sirop en Asie, lui-même lié à la culture du coffee shop dans des pays où le nombre d’étudiants explose. « Les jeunes ont l’habitude de travailler dans ces lieux, précise Édith Giffard, où ils consomment des boissons dans lesquelles on retrouve nos sirops. »


Le secret reste inviolable : la recette exacte de cette Menthe-Pastille qui se transmet de génération en génération chez les Giffard.

Et l’alcool dans tout ça ? Il se porte plutôt bien, et même sans modération (en terme de chiffres de vente naturellement !). En France, la Menthe-Pastille, produit phare de la société, connaît un regain d’intérêt auprès des jeunes, pour qui le côté vintage et authentique du produit n’a pas de prix (ou alors modique : moins de 20 € la bouteille). Ici, on la consomme essentiellement pure, sur glace. À l’étranger, c’est la folie des cocktails qui l’emporte. En particulier aux États-Unis où Giffard jouit d’une renommée exceptionnelle.

Dernier bestseller : la toute nouvelle liqueur d’ananas, développée et produite comme toutes les autres à Avrillé et célébrée par les barmen américains comme la meilleure existante. Elle est l’un des ingrédients essentiels des Tiki, ces cocktails des années 30 en plein revival. Autre succès fou : le China-China, liqueur historique à base d’écorces d’oranges et de plantes aromatiques dont Giffard a acquis l’exclusivité en rachetant l’entreprise Bigallet (Isère) en 2010. Une liqueur créée en 1875 avec un nom, une histoire familiale et une recette inchangée qui devient la plus branchée des boissons dans les bars à cocktails outre-Atlantique, voilà qui laisse augurer de belles possibilités de carrière pour la Menthe-Pastille de l’arrière grand-père Émile.

1885 Émile Giffard, pharmacien herboriste, invente la Menthe-Pastille.

1972 Giffard quitte le centre ville d’Angers pour Avrillé.

1987 Arrivée d’Édith Giffard dans l’entreprise, bientôt rejointe par son frère Bruno.

2010 ouverture d’un premier bureau au grand export, à Singapour.

2017 ouverture d’un nouveau site dédié aux sirops à Saint-Léger-des-Bois, conçu par l’architecte angevin Frédéric Rolland.


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