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Vientiane, par Pony Pony Run Run



Texte / Pony Pony Run Run * Photos / Pony Pony Run Run Illustration / Benjamin Adam pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°37 - octobre-novembre 2013


Grâce à l’Alliance française, Pony Pony Run Run a récemment promené sa pop autour de Vientiane. Avant d’enregistrer leur troisième album, Antonin Pierre, le clavier de la bande nantaise, propose, pour Kostar, une escale dans la capitale du Laos.


Pour être tout à fait honnête, je n’étais pas trop chaud pour y aller. Déjà, je ne savais pas où c’était : « Le Laos !? Ah ouais, c’est en Afrique, non !? ». Et puis dans le groupe, je suis un peu monsieur sceptique sur les dates à l’étranger. Que l’on se comprenne bien : c’est super de pouvoir voyager grâce à sa musique et tout et tout, mais l’idée est de s’assurer à chaque fois que le jeu en vaut bien la chandelle ! Pour le coup, là, c’était spécial. Le Laos est un pays très important pour les deux autres membres du groupe : Gaëtan et Amaël, tous deux Lê Ky Huong. À Vientiane, ils ont une rue à leur nom ! Leur mère, ainsi qu’une partie de leur famille, est originaire du Laos. Chez eux, cette culture est très présente. Surtout au niveau culinaire. Le choix a donc été vite fait. On y va !

C’est à l’arrivée à Hanoï, notre correspondance, que l’on a compris : soleil meurtrier, humidité digne d’un hammam, température d’environ 60 degrés (en fait non, pas autant, mais on dirait). En arrivant à Vientiane, le plus surprenant, bien que nous soyons dans la capitale, c’est de se sentir comme dans un village. Pas de buildings, pas d’enseignes reconnaissables, juste une longue avenue qui longe l’aéroport, avec quelques échoppes et des habitations très basses, pas de grandes tours.

Tout est très dépaysant. Notre hôtel est « à l’ancienne », avec des chambres simples, infestées de geckos. La gérante et sa famille vivent sous le même toit que nous. Elle prépare à manger dehors, derrière les cuisines.

Aucun d’entre nous ne parle lao. On fait des gestes. Les gens sourient et sont très accueillants.


“Vientiane regorge de temples d’une beauté à couper le souffle.”

On m’avait parlé des processions bouddhistes du Laos. Un peu avant 6 heures du matin, les moines du temple font le tour du quartier pour faire la quête. C’est ainsi qu’ils se nourrissent. La ville s’éveille juste après. Je voulais voir ça. Le lendemain matin de notre arrivée, c’est ce que nous avons fait avec Amaël en observant de loin. Le deuxième jour, l’idée était de se rapprocher un peu et de leur offrir du riz. La veille, j’avais vu une femme s’agenouiller au moment de l’offrande, mais elle était restée très longtemps sur ses genoux. Tellement longtemps qu’une fois le deuxième matin arrivé, et après avoir donné mon petit sac de riz, je ne savais pas à quel moment me relever. J’étais là, sous la pluie, agenouillé pour une durée indéterminée devant certains moines qui fumaient des clopes… Bon, ce n’est qu’après que j’ai appris que c’est le temps que prend l’offrant pour faire un vœu. Résultat, pas de vœux pour moi et la “teuhon” au Laos.

Une fois la nourriture récupérée, les moines entonnent un chant guttural de quelques secondes. Je pense que c’est une sorte de bénédiction.

Vientiane regorge de temples d’une beauté à couper le souffle. Un esthétisme que je ne connaissais pas. Des bouddhas très longilignes, presque féminins, très peu souvent assis, plutôt debouts ou couchés. Les cimetières des temples sont aussi étonnants avec des sortes de stèles, assez hautes, et souvent énormément décorées sans jamais être kitsch.

Je pense que nous nous souviendrons tous d’un concert en particulier. On nous a proposé de jouer en acoustique pour un centre hospitalier spécialisé dans les enfants handicapés par les bombes ou les mines. Nous sommes arrivés dans un gymnase. Nous avons commencé à jouer. Doucement, les enfants sont arrivés et quelque chose s’est produit. Le moment était chargé en émotion. Cela peut vous paraître banal ou cliché ; mais c’est vraiment ce que nous avons ressenti. Quatre jeunes Laotiens très motivés nous ont ensuite demandé s’ils pouvaient utiliser nos instruments pour nous jouer quelque chose. Ils ont joué devant nous une musique laotienne de leur composition. C’était très beau, simple et plein d’humilité. C’était le Laos.





Tout Laos

Ce petit pays est l’ancien royaume du « Million d’éléphants », devenu la République démocratique et populaire du Laos en 1975. À Vientiane, l’ambiance est relax. On est loin du brouhaha de Bangkok et des touristes un peu éméchés. Ici, c’est un peu une capitale de poche, où l’on profite simplement, mais sûrement.


Y aller

Au départ de Paris, Vietnam Airlines vous emmène au Laos pour 700 euros avec une escale à Hanoï.


S'y loger

Tarifs abordables. Outre les multiples guesthouses à 10 € la nuit, on trouve une chambre de luxe avec balcon à 40 € au Vientiane Garden Hôtel ou à 50 € au Lao Orchid hôtel.


S'y restaurer

La streetfood à l’asiatique est omniprésente à des tarifs imbattables. On peut aussi opter pour les établissements d’insertion et de formation comme le Makphet qui propose une succulente cuisine lao. En plus, il y a des boulangeries un peu partout qui vendent des vraies baguettes et tout plein de pâtisseries à la française (si, si c’est véridique !). Et pour info, la bière Lao est réputée dans tout le pays.


Circuit Kostar

Pour entrer au Laos, visa obligatoire. Concernant les visites, réveil aux aurores pour éviter les arrivées de bus touristiques. La visite commence par Pha That Luang, un temple imposant. Cette pyramide dorée est censée contenir un cheveu de bouddha : à vous de vérifier. Après une pause culturelle, on fonce au Patuxai, un arc de triomphe à la sauce asiatique. La vue sur la ville vaut vraiment le détour. Arrêt obligatoire au Talat Sao, marché couvert. Ouvert jusqu’à 16h, il propose une grande variété de magasins, à des prix plus que raisonnables. Tissus, vêtements, bijoux, équipements électroniques, souvenirs… Encore faut-il savoir user d'un talent de négociateur pour faire baisser les prix. Après une pause shopping, direction Buddha park en scooter pour parcourir les 26 km qui le séparent de la ville. Dans une ambiance mystique, s’exposent des sculptures surprenantes un brin dérangeantes. Après l’effort, le réconfort avec un hammam à l’ancienne au milieu des habitations. De 5€ à 20€ pour l’accès comprenant massages et infusion à volon(thé).

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