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Carte blanche : Aires de jeux par Marie Vandooren


Jouons en attendant l'effondrement#9, acrylique sur papier, 50x70cm, 2020

Texte / Christophe Cesbron * Portrait / Catherine Duverger Publié dans le magazine Kostar n°80 - avril-juin 2022


Peintre, photographe, sérigraphiste, Marie Vandooren explore des territoires énigmatiques et silencieux dans lesquels l’absence ou la perte jouent un rôle important. Pour Kostar, elle présente une série d'aires de jeux.


Le parcours de Marie Vandooren n’est pas celui, habituel et classique, d’une artiste sortant d’une école d’art. Elle arrive à la peinture après un cheminement moins évident, suivant des voies de traverse.

Née dans les Bouches-du-Rhône, lycéenne à Saint-Nazaire (au lycée expérimental), étudiante à la fac d’histoire de l’art à Nantes, travaillant dans l’insertion et le social à Marseille et Nantes, participant de 2009 à 2014 aux Ateliers de Bitche (espace autogéré, libre, alternatif), elle s’installe en 2014 à Moisdon-la-Rivière où elle vit et travaille actuellement. Il y a chez elle quelque chose de la nomade qui bouge et se déplace, en allant à l’essentiel, concentrant son bagage, affûtant son regard sur le monde, construisant peu à peu son univers, ses récits.


Ses peintures tissent et confrontent ses fascinations pour l’architecture, la nature, la couleur, dans des cadrages et des points de vue presque cinématographiques.

Ses peintures tissent et confrontent ses fascinations pour l’architecture, la nature, la couleur, dans des cadrages et des points de vue presque cinématographiques. Autour de chez elle, et au cours de ses déplacements, Marie Vandooren part à la recherche des aires de jeux pour enfants, ou des espaces sportifs créés en plein air, souvent à la périphérie des villages, pour les photographier. Installés en lisière de villes, en bordure d’une nature plus « sauvage », ces espaces de loisir, souvent vides, dessinent des formes géométriques, artificiels et colorés, prenant une place presque incongrue dans le paysage. Elle les photographie de jour et de nuit, réutilisant ces images pour les réinvestir dans ses œuvres.

Ses peintures ont quelque chose de mystérieux, presque d’inquiétant, installant dans le lyrisme de grands paysages l’absurdité fascinante d’une piscine, d’un terrain de tennis, d’un toboggan aux couleurs éclatantes. Les sols semblent fondre, se diluer, tout comme l’image qui, de merveilleuse, devient plus sourde, réflexive, glissante… se fait mélancolique, rêveuse, presque dangereuse, radioactive… Il y a, là, un drame sous-jacent, une destruction proche, une perte.


Exposition, Le Rayon Vert, Nantes, du 12 mars au 12 avril. Et galerie Gaïa, Nantes. cargocollective.com/marievandooren



Tennis#2, huile et acrylique sur toile, 81x65cm, 2022

Disposition du paysage#11, huile sur toile, 81x65cm, 2022

Piscine, acrylique sur papier, 50x70cm, 2021

Disposition du paysage#1, huile sur toile, 100x81cm, 2021

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