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+2 Couleurs, d’égal à légal



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / Tangui Jossic pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°31 - été 2012



+2 Couleurs, ce sont des « peintres créateurs d’aujourd’hui ». Ce sont aussi les deux DA de l’expo à ciel ouvert Over the Wall. Le temps d’un été, les Nantais Moner et Meyer vont donner vie aux murs du Voyage à Nantes.


La première fois, c’était au lieu unique pour Faire le mur. La deuxième, dans la salle de réunion d’un centre commercial, dans le cadre d’une initiative réussie pour mettre du graff dans un temple de la consommation. À chaque fois, on leur avait posé la question du graff illégal, qui, par définition, ne s’invite pas sur les murs autorisés. La troisième fois, à deux pas du Mail du Front Populaire, un des neuf spots d’Over the Wall, ils prennent les devants : « Tu vas nous demander si on fait de l’illégal ? ». Oui, car pendant que la PQR aurait tendance à stigmatiser cet « art conquérant », le milieu de l’art contemporain le rend bankable. « La production artistique qui se fait dans l’illégalité joue contre nous. Quant à la question des rapports entre le graff et les galeries, il y autant de réponses qu’on trouve de graffeurs. Une chose est sûre, certains sont autant ”wanted” par la police que par les galeries. Il y a toujours eu des cadres. La scène underground d’aujourd’hui est aussi vivace que celle d’hier. Ça ne changera jamais ». À l’inverse, de la pratique. « Comme le skate, le graff se démocratise. La pratique est davantage loisir. Ça multiplie le nombre de gens qui s’essaient ».


“Certains graffeurs sont autant ”wanted” par la police que par les galeries.”

Tombés dedans bien avant que la tentaculaire et pas conne industrie du luxe mette le grappin sur le graffiti, Moner et Meyer font figures d’anciens et connaissent « les règles non écrites. Quand on repasse le travail de quelqu’un, on le repasse en entier. Quand quelqu’un a pris des risques pour faire un mur illégal, on ne repasse pas », soulignent ceux qui se considèrent comme « des héritiers. Notre vision est celle d’un mouvement très vaste, très varié. On donne la nôtre, mais sans jamais prétendre le représenter dans son ensemble ». Leur vision est celle d’un art généreux. Le pitch d’Over the Wall, dont le point de départ est au lieu unique, est « la machine graphique et son gros cœur ». Ce projet, « le plus gros » qu’ils aient mené pour l’heure, est taille XXL (cf. Le Hangar 12). Malheureusement, il n’est pas pérenne. « C’est beaucoup d’énergie déployée pour que ça soit effacé à la fin du Voyage à Nantes. Si le 20 août, on réinvestissait les spots d’Over the wall, ça serait au risque de poursuites judiciaires ». Décidément !



Over the Wall, histoires de graffiti

Pick Up et +2 Couleurs proposent un parcours graffiti se faufilant dans le Voyage à Nantes. Over the wall s’invite sur les façades, les stores ou encore le mobilier urbain et met en avant le travail de plus de 30 artistes (Persu, Gripa, Shure, Mokë…) dont la renommée a dépassé depuis longtemps les murs de la ville.

http://otwgraff.tumblr.com

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