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Aimé Simone : “Être à la mode, c’est être toujours un peu en retard”

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  • il y a 5 jours
  • 3 min de lecture


Texte / Matthieu Chauveau * Photo / ©  Leanda Heler Publié dans le magazine Kostar n°96 - été 2025


Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?   

Petit déjà, je demandais à mes parents d’avoir un vêtement plutôt qu’un autre. J’ai toujours été un peu picky (fine bouche) par rapport à ce que je porte. 


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? 

Ça dépend pour quel type de chanteur, quel pays, quelle scène musicale… Pour la France, c’est sûr que non. Pour Berlin, peut-être un peu plus (sourire). 


Comment choisissez-vous votre costume de scène ? 

J’ai un vestiaire que j’aime assembler différemment en fonction de mon mood. J’ai des pièces custom, par exemple une veste en cuir sans manche rouge faite par un jeune designer berlinois, un hoodie avec le titre de mon album REV dessus… J’aime aussi les shorts parce que ça permet de bouger. En ce moment, j’ai une pièce de Jeanne Friot, jeune designeuse française. 


Quel rapport entretenez-vous avec la mode, vous qui avez fait du mannequinat, notamment pour Hedi Slimane et Yves Saint Laurent ?   

C’est un peu une love & hate relationship. J’aime quand la mode me permet de m’exprimer pleinement. Je l’aime moins quand elle m’enferme dans un cliché, qu’elle essaie de me faire entrer dans un costume qui ne me correspond pas. 


Pensez-vous être à la mode ?   

Je ne pense pas l’être particulièrement. C’est pas que je sois out dated (dépassé). C’est plus que je ne me suis jamais calé sur ce qui était trendy. J’ai toujours été en décalage, un peu outsider.


Être à la mode, c’est quoi pour vous ? 

Un terme un peu naïf pour dire qu’on est suiveur. Être à la mode, c’est être toujours un peu en retard, adopter un look qui est déjà populaire. Et selon moi, dans la création, il y a plutôt l’idée d’être à l’avant-garde.


“Ce tatouage avec le mot reckless (téméraire), c’est profond, presque spirituel pour moi…”

Avez-vous déjà retourné votre veste, par exemple en passant de la techno à la pop ?  

Retourner sa veste, c’est quand on sacrifie quelque chose pour avoir une sorte de récompense. Il y a une forme de cynisme. J’ai jamais fait les choses de cette manière. Même quand je fais de la pop avec des guitares, c’est quelque chose de sincère. D’ailleurs, mon nouvel album est moins pop et moins doux que ce que je faisais avant. Un peu plus Berlin que mes deux précédents, comme un retour aux sources…


Avez-vous déjà pris des vestes ? 

Des projets qui n’aboutissent pas ou qui tombent à l’eau, ça arrive à tout le monde. C’est constant quand on essaie d’innover, d’ouvrir de nouvelles portes, de casser des codes.


Le tatouage sur la joue, c’est pour le style ? 

Se tatouer le visage n’est pas quelque chose qu’on prend à la légère. Je l’ai d’ailleurs pas fait pour le look mais pour tirer une croix sur une image que les gens avaient de moi. Ce tatouage avec le mot reckless (téméraire), c’est profond, presque spirituel pour moi… 


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?   

Mon micro custom créé par Le Chemin des Maquettes, un atelier de chevalerie qui fait notamment des pièces pour Jean-Paul Gaultier. Il est décoré d’une sorte de garde d’épée en or et en argent, avec mes initiales… Une pièce unique !


À qui voudriez-vous tailler un costard ? 

À une mentalité plus qu’à une personne : de l’ancien monde, avec des valeurs datées qui devraient changer…


Quel est le comble du chic ?   

L’anti-style. Des choses qui sont là pour faire une sorte de rature, saboter un peu le côté chic. Des choses qui libèrent un peu. Car le chic, ça peut aussi parfois enfermer.


Le comble du mauvais goût ?   

Quand les gens en font trop, que c’est too much. Trop de costards, de bijoux, de parfums, de maquillage… J’aime les choses assez understated. Discrètes et minimales mais, en même temps, fortes.


Votre premier tee-shirt de groupe ?   

Un tee-shirt de Yung Lean, un rappeur suédois qui fait de la trap instrumentale.  


AimeSimone

Les Vieilles Charrues, Carhaix-Plouguer, 18 juillet.

Le Chabada, Angers, 1er octobre.

Le Temps Machine, Joué-lès-Tours, 4 octobre.

La Carène, Brest, 6 décembre.

Nouvel album REV (No Start No End) disponible.






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