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Bruno Caron, les particules alimentaires



Texte / Julien Coudreuse * Photo / Yann Peucat Publié dans le magazine Kostar n°32 - octobre-novembre 2012



Homme discret et visionnaire, Bruno Caron est à la tête d’un groupe agro-alimentaire qui porte son nom à l’envers, Norac. Depuis 2008, l’industriel breton est également mécène des Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain, qui doit sa création à son goût prononcé pour l’art.


Spécialiste de la boulangerie à emporter (Whaou, La Boulangère, Le Ster…) et du snacking (salades, sandwichs Daunat, plats préparés), le groupe Norac compte aujourd’hui 3 500 salariés, 22 usines à travers le monde pour un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros. Son patron, qu’on qualifierait bien d’old school par opposition aux penchants bling-bling de nombre de ses contemporains fortunés, ne manque pas de vanter les vertus de l’entreprise, et déplore qu’en France elle pâtisse d’une image négative. « Je pense qu’on a en France un gros problème avec l’entreprise, qu’elle n’est pas réellement intégrée à la société. L’entreprise est souvent perçue comme un lieu de difficultés, de déceptions, voire d’exploitation. Je crois, qu’au contraire, la société aurait beaucoup à apprendre en connaissant mieux l’entreprise et les mécanismes qui lui permettent de se développer. »


Son goût personnel pour l’art contemporain, développé depuis le début des années 90, va lui permettre de dresser un pont entre le monde de l’entreprise et la société civile.

Entré en 1980 comme responsable commercial d’une petite biscuiterie, à Locminé dans le Morbihan, Bruno Caron a une pratique très « terrain » de son métier. « Quand je suis rentré dans cette usine, il s’agissait d’une petite entreprise de vingt personnes. Il m’est arrivé d’aider à charger des camions, à remplir des barquettes de gâteaux, à des moments où il n’y avait pas assez de personnel. » Au bout de quelques années, il rachète cette affaire. Et fort de son succès, en rachète d’autres, toujours dans l’agro-alimentaire. « J’ai accompagné un mouvement de modernisation, qui a fait qu’on a réussi. Le groupe s’est développé autant par croissance organique que par croissance externe, et il continue de se développer de cette manière-là, avec une dimension internationale plus accentuée ces dernières années. »

Son goût personnel pour l’art contemporain, développé depuis le début des années 90, va lui permettre de dresser un pont entre le monde de l’entreprise et la société civile. « En étant mécène, je permets à l’entreprise de faire un pas vers la société civile, d’avoir une activité en son cœur et ainsi, peut-être, de faciliter la compréhension entre ces deux mondes. Mon goût personnel s’est transformé en goût de l’intérêt social par le biais du mécénat. » En 2005 naît ainsi l’association Art Norac ; à l’initiative trois ans plus tard des Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain dédiée justement… aux relations entre l’art et l’entreprise.



Les Ateliers de Rennes - Biennale d'art contemporain

Après deux éditions pionnières et printanières en 2008 et 2010, conçues par l’association Art to be, Les Ateliers de Rennes – Biennale d’art contemporain reprennent leurs quartiers rennais cet automne, pilotés cette fois-ci par l’association Lucidar à qui a été confiée les deux prochaines éditions, 2012 et 2014. Intitulé Les Prairies, ce 3e épisode investira deux nouveaux lieux : le tout neuf FRAC Bretagne et l’ancien centre des télécommunications renommé Newway Mabilais.

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