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Carte blanche : Human nature, par Camille Hervouet & Grégory Valton








Texte / Patrick Thibault * Portrait / Jérôme Fihey Publié dans le magazine Kostar n°37 - octobre-novembre 2013


Les deux photographes réalisent l’une des sept œuvres dans le cadre des Contes de l’estuaire. En avant-première, Kostar publie cinq images réalisées dans l’univers de leur roman-photo écrit par Delphine Bretesché. C’est l’une des sept manières de venir à bout de la malédiction qui s’est abattue sur le pays nantais. C’est aussi l’occasion d’entrer dans l’univers de deux photographes dont le théâtre artistique se situe entre la nature et l’intime.



De Camille Hervouet, on se souvient de la série Maisons. Des photos de pavillons de banlieue des années 40 à 60, prises de nuit et saturées de couleurs grâce à un long temps de pause. Il y a aussi les portraits de « vrais » gens dans leur environnement, réalisés lors de résidences en milieux ruraux. Un prélude à une œuvre qui s’attache désormais à capter les rapports entre l’intimité des personnages et l’espace environnant tel qu’il est. Grégory Valton est une sorte de double qui décline les mêmes thématiques dans des univers similaires ou complémentaires.

En point d’orgue à leur collaboration, on retrouve le chantier Glissé amoureux. « C’est une histoire de rencontres, entre deux personnes, entre la ville et la nature, entre le couple et la ville. Ce cheminement est fait de détours, de blessures, de joies, de ruptures où bruisse une nature parfois douce, parfois hostile. C’est aussi le déplacement de l’espace intime vers l’espace public où le paysage devient une scène pour le couple, pour dire soi et l’autre. »


Leur travail consiste plus que jamais en une exploration qui va de l’infiniment intime à l’infiniment nature.

Leurs mots sont simples, directs, comme leurs images que certains qualifieraient de banales alors qu’on peut y voir une sorte de radiographie des paysages tels qu’ils sont, tels qu’ils ont été modelés par l’homme et le temps. Leur travail consiste plus que jamais en une exploration qui va de l’infiniment intime à l’infiniment nature.

C’est cette démarche qui les a amenés à participer au projet des Contes de l’estuaire imaginé par Jérôme Fihey. Ils réalisent l’un des sept contes fantastiques tous déclinés sur sept medias (ici pluriel de medium) différents. Si ces images ont été réalisées en un temps plus court, on y pressent déjà le mystère et l’inquiétude d’une nature qui va être le théâtre de phénomènes inattendus. La Loire et la boue ne sont pas loin. Au bout du conte, on y verra plus clair, même si le recours au fantastique n’est pas nécessaire pour y voir clair dans la nature du travail de Camille Hervouet et Grégory Valton.




Les Contes de l'estuaire

Sous-titrée « Du réel à la fiction par le grand frisson », la manifestation s’articule autour des Contes de l’estuaire, l’œuvre que Guillaume Flahaut publie aux éditions L’Atalante. L’écrivain a disparu et le manuscrit prend des formes bizarres. Pour déjouer la malédiction qui s’est abattue sur le territoire nantais, sept réalisateurs sont invités à réaliser des contes différents.

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