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Carte Blanche : Miami-Brest par Matthieu Venot



Texte / Fabienne Ollivier * Photos / Matthieu Venot Publié dans le magazine Kostar n°69 - février-mars 2020


Matthieu Venot photographie les bâtiments. Il conjugue minimalisme et abstraction pour démontrer que tous les endroits ne sont, au fond, peut-être pas si différents. Alors Miami ou Brest ?


« Je ne fais pas un travail documentaire, cela touche plus à l’universel. On habite dans une ville, on vit au Mexique, on vit à Los Angeles, on vit à Brest… C’est toujours pareil ! On ne lève jamais les yeux pour regarder comment c’est autour de nous ».

Un mois de mai 2014, il fait beau temps. Matthieu Venot se met à sillonner Brest avec son appareil photo, avec l’idée de montrer une ville colorée, différente de son image d’après-guerre, des tempêtes et du gris. Une esthétique forte s’impose d'emblée : un cadrage, des figures géométriques, des lignes, des couleurs pastel, « surexposées, voire sur-saturées », qui laissent toute sa place à l’abstraction. La photo pour sortir du cliché ! Quelque chose de la peinture, assurément, que ce photographe ne renie pas, avouant ses penchants pour Matisse, Hockney ou Mondrian. « Quand il y a quelque chose de graphique, c’est réconfortant. On est content que la ligne arrive bien en bas, que le carré soit bien formé. Mais, il ne peut pas y avoir juste un cadrage et une ligne. Avant de prendre la photo, je me dis : "Ah tiens il y a un truc qui se passe, je vais la prendre et on verra !"».

Ce mélange instinctif entre émotion et mathématiques fera vite le tour des réseaux. D’une couverture pour le magazine américain GQ au Times Luxx anglais, Matthieu Venot enchaîne les voyages et les projets. Après Lisbonne, ce sera peut-être les Canaries ou Los Angeles. Pour se trouver au bon moment, à la bonne lumière. Et pourquoi pas exposer des photos de Brest à Miami, ou inversement.




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