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Carte blanche : “Promenade”, par Thomas Tudoux



Texte / Antonin Druart * Visuels / Thomas Tudoux Publié dans le magazine Kostar n°42 - octobre-novembre 2014


© Claus Bach

Playtime, la cuvée millésimée 2014 de la Biennale rennaise s’annonce robuste et charpentée. Tournant toujours autour du thème du travail, elle convoque moins d’artistes mais plus d’œuvres par participant. Parmi eux, le stakhanoviste touche-à-tout Thomas Tudoux.

Impossible pour Zoé Gray, commissaire cette année, de passer à côté de cet hyperactif compulsif, tant toute son œuvre oscille entre les notions de travail, de jeu et de repos. Tiraillé entre un esprit libre et une fascination pour le productivisme, soumis au stress comme à l’angoisse de la paresse, ce Robinson des temps modernes s’abreuve de littérature pour retranscrire avec malice ce dualisme à travers des techniques variées allant du graphisme à la sculpture, en passant par la création de logiciel ou la rédaction de dictée.


Observateur endurant de son environnement, il pressent que l’aire de jeu n’est plus dans l’air du temps, essoufflée par la concurrence, sous l’ère de la performance.

Pour cette série de dessins proposée dans nos pages, Thomas exerce une souple ironie sémantique entre son titre Promenade et son sujet. Sont ici visibles, sous forme de vignettes naturalistes dignes des encyclopédies d’antan, des instruments de fitness remodelant depuis peu la silhouette de nos parcs et jardins. Exit les balades oisives, ses appareils sont là pour que chez le néophyte naisse librement la volonté de s’asservir à la production de sainte sueur censément salvatrice pour le corps et le cœur. Cardio-training, stretching, ou le marcheur ne désigne plus le passant mais la machine fixée au sol simulant l’action stimulante pour l’esprit (coucou Kant) de mettre un pied devant l’autre. Bien que coupé à l’humour, le constat de Tudoux est très acide. Observateur endurant de son environnement, il pressent que l’aire de jeu n’est plus dans l’air du temps, essoufflée par la concurrence, sous l’ère de la performance. Cet ensemble sera couplé d’une autre série de dessins intitulée Sieste, figurant du mobilier urbain « anti-sdf ».




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