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Guillaume Marmin, spatio-poète



Texte / Christophe Cesbron * Photo / Maxime Brochier Publié dans le magazine Kostar n°79 - février-mars 2022



Plasticien, scénographe, sculpteur de lumière, le Nantais Guillaume Marmin fait décoller la collégiale Saint-Martin à Angers.


« Ce que je souhaite, c’est faire ressentir la lumière au spectateur, en jouant avec ses perceptions rétiniennes, spatiales et sonores. » Après des études en audiovisuel, des expériences dans le milieu de la scénographie et de la musique, Guillaume Marmin s’engage dans un travail plastique, développant des dispositifs lumineux, sonores, immersifs. Son travail a été présenté à Lyon, Saint-Étienne, Kiev, Taipei, Taïwan, Pittsburg et, bien sûr, à Nantes où il travaille et réside. Invité par le festival Premiers Plans et le département du Maine-et-Loire, en partenariat avec Stereolux, il investit la collégiale Saint-Martin, à Angers, proposant au public une expérience exaltante, transmutant l’architecture en un incroyable vaisseau lumineux et sonore. Intitulée 1.3 seconde, l’installation a demandé un important travail de conception mené avec des techniciens, des ingénieurs, des musiciens. « Il a fallu inventer le système de projection de la lumière qui prend place dans le cœur de l’édifice, capable de propulser deux cents rayons rectilignes dans l’espace de la nef. »


“1.3 seconde, c’est le temps que met la lumière pour aller de la lune jusqu’à notre œil.”

L’installation a été réalisée en 2019 pour la Basilique Saint-Vincent à Metz dans le cadre du 50e anniversaire du premier pas sur la lune. « 1.3 seconde, c’est le temps que met la lumière pour aller de la lune jusqu’à notre œil. C’est court mais palpable. » Tout a été pensé, réglé, généré à partir de cette pulsion de temps puis réadaptée aux spécificités architecturales de la collégiale Saint Martin, où l’œuvre se déploie dans la nef et condense sur un cycle de 14 minutes une expérience bouleversante, résonante, envoûtante. Le jeu entre la lumière, l’espace et la composition sonore de Jean-Baptiste Cognet, Philippe Gordiani et Carla Pallone est magistral.

Chaque nouveau dispositif propose de nouvelles expériences. Si la pièce présentée à Angers se développe comme un récit propulsant le visiteur dans un lent décollage puis quelque chose de plus lunaire, proche de l’apesanteur, d’autres installations explorent d’autres formes : « Je tente de donner corps à l’intangible, pour faire fugitivement toucher du doigt la beauté de l'invisible et le fondement mathématique de la réalité. » Chaque fois c’est physique, accessible et tellement bon.

1.3 seconde, 22 janvier au 6 février, Collégiale Saint-Martin, Angers.

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