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Jersey, par Von Pariahs




Avec leur album Hidden Tensions, les Von Pariahs ont brillamment réveillé la fourmilière du rock made in France. Pour ce premier Kostar de l’année, Sam Sprent, boule de nerfs et chanteur du groupe, nous fait visiter l’île dont il est originaire : Jersey.


Il y a 15 ans, j'ai quitté le "rocher" pour construire une nouvelle vie avec mes parents 354 kilomètres plus loin. Depuis, j'y retourne pour fêter Noël avec le reste de ma famille.

Cette année, je voyage seul. Un train au départ de Nantes jusqu'à Saint-Malo et ensuite le ferry. Je n'avais pas prévu la tempête. Après une série d'annulations, je prends l'avion jusqu'à Southampton pour en prendre un autre vers Jersey. J’atterris à 14h30 à Southampton. À 14h35, je bois ma première pinte dans le bar de l'aéroport. À 17h, les vols retardés. À 18h30, ils sont annulés. 21h, je monte enfin dans un taxi, direction Birmingham. Je fais le trajet avec Mick, un skinhead fan de dance (oui ça existe !), qui me prête son iPad et sa sélection de films pour patienter. Trois heures plus tard, j'arrive au Novotel. Merci FlyBe. Le lendemain matin, je reprends l'avion et, 24 heures après mon départ, j’arrive sur mon île anglo-normande. Doux Jésus ! À un moment, j'ai vraiment cru que j’étais le petit Kevin qui allait dire à sa maman qu’il avait raté l’avion.

À peine arrivé sur place, direction Cineworld afin de respecter la tradition de Noël familiale : aller voir un film tous ensemble le 24 décembre. Après quelques minutes de négociations, j'arrive à convaincre tout le monde d'aller voir Présentateurs Vedettes 2. Mortel, hilarant. Le soir, je mange chez mon oncle. Au menu : un indien à emporter de son resto Tamarind. Il a d'ailleurs sur l'île, le meilleur cuistot du Bangladesh.

Le jour de Noël, je me réveille chez les amis de mes parents qui ont un budget cadeaux comparable à une soixantaine de traineaux du Père Noël. Si leur salon est Nantes, leur pile de cadeaux est la Tour de Bretagne. Un poil excessif. On se casse rapidement pour rejoindre la taverne de Portelet où l’on mange la traditionnelle dinde. Le champagne coule, le bide explose et la digestion est facilitée par les barres de rire. On finit la journée chez des amis, à enchaîner les cocktails et les jeux du genre Twister et Trivial Pursuit qui deviennent délirants avec un bon coup dans le pif. Pour les Anglais, le 26 décembre est aussi un jour de fête. Ils appellent ça le Boxing Day. Pour moi, ça signifie boire et bouffer en grandes quantités une journée de plus. Cool. Le tout accompagné de bons matchs de foot. Parfait.


Le soir, je rejoins mes cousins qui ont enfin l'âge de boire des coups. Ici on appelle l'apéro "prinks" diminutif de pre-drinks...

Les jours suivants, je me balade dans la ville de Saint-Hélier à la recherche de cadeaux. Toutes les grandes enseignes, boutiques de luxe et de très bons cafés se trouvent dans les deux rues principales, King et Queen Street. Pour m’en prendre plein les yeux, je me rends aux marchés couverts. Je retourne également voir le seul disquaire de l'île en espérant y trouver une perle. J'en sors avec un album de Ian Dury et un 45 tours des Pistols. Je ne veux pas traîner trop longtemps en ville, à zigzaguer à travers la foule, donc je trouve ce dont j'ai besoin et je rentre. Efficace.

Le soir, je rejoins mes cousins qui ont enfin l'âge de boire des coups. Ici on appelle l'apéro "prinks" diminutif de pre-drinks... Trois heures de prinking plus tard, on traverse l'île d’est en ouest pour se rendre au Watersplash, boîte de nuit/bar/salle de concert qui donne sur la plage de Saint-Ouen. DJ Hype est aux platines. Cette bonne grosse dernière soirée se finit au petit matin par une vue sur la mer, le bruit des vagues, des mouettes et quelques cigarettes magiques.

Demain, je rentre sur ma terre d'adoption pour retrouver mes grenouilles préférées. Je suis satisfait de ma semaine de vacances remplie d'abus et d'excès. Mais je veux vite retrouver mes habitudes nantaises. Oui, parce que Jersey, c'est super cool, mais une semaine c'est largement suffisant.







Dépaysement garanti

Jersey est une véritable provocation : un joli coin de campagne anglaise au large du Cotentin ! Victor Hugo y séjourna (avant son expulsion vers Guernesey) et Claude Cahun y trouva refuge les dernières années de sa vie. Mais on vient à Jersey pour faire la fête (et faire des achats !) ou tout simplement prendre un bon bol d’air.


Y aller

Rien de plus facile – en principe ! – depuis Saint-Malo : une heure et demie de traversée. Tarifs à partir de 50 euros l’aller-retour.


Y séjourner

On trouve des guest-houses à Saint-Hélier, comme la Maison Chaussey, à 60 euros/nuit, et même des hôtels épatants, comme The Inn Boutique, pour guère plus cher. Même le 5*, Grand Jersey Hotel and Spa, avec vue sur la baie de Saint-Aubin et le Château Elisabeth, paraît presque raisonnable à 120 euros/nuit.


Circuit Kostar

Un peu plus grande que l’île de Ré, Jersey se découvre tranquillement. La bonne idée, c’est peut être de prendre le ferry avec son vélo. Ce qui permet de circuler ensuite à son rythme tout en admirant le paysage et les voitures de luxe de riches propriétaires qui ont trouvé, ici, leur paradis fiscal. Les “palais”, d’un goût parfois très british, valent aussi le coup d’œil comme les quelques mégalithes qui jalonnent le territoire. Jersey est en fait un très joli parc pour la rando.

Le seul territoire “britannique” à avoir connu l’occupation allemande garde de cette époque un étonnant hôpital souterrain. Parmi les “incontournables”, le Château de Mont-Orgueil (datant du XIIe siècle) symbole de l’indépendance de l’île, l’Elisabeth Castle, qui veille sur Saint-Hélier, et qu’on rejoint à pied à marée basse, la baie et la plage de Sainte-Brélade, la pointe de Corbière et son phare…

Après un solide et traditionnel english breakfast, ou un sandwich au crabe, on sacrifiera au rite du shopping sur King et Queen streets même si, dit-on, les vraies affaires se font de plus en plus rares. Pour le reste, on l’aura compris : Jersey n’est pas Ibiza. On se couche (presque) avec le soleil même si quelques bars (et discothèques) font de la résistance. Il serait dommage de ne pas profiter de ce voyage pour une escapade à Guernesey. Pour son centre historique et les souvenirs de Victor Hugo à Hauteville House. Tout près également, l’île de Sercq, une île sans voiture pour une remontée dans le temps : Sercq est toujours gouvernée par un seigneur !

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