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Jildaz Colin, Hénaff is Hénaff



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / DR Publié dans le magazine Kostar n°31 - été 2012



Tombé dedans quand il était petit, le Breton Jildaz Colin est aujourd’hui, à 40 ans, chef de marque chez Hénaff, PME qui ne connaît pas la crise et écoule, chaque année, 35 millions de boîtes de son pâté à travers le monde.


À Pouldreuzic, dans le fin fond du Finistère, on ne sait toujours pas ce que la crise veut dire. En 2011, Hénaff a vu son chiffre d’affaires augmenter de 5.2% pour atteindre près de 43 millions d’euros. Et, comme d’habitude, la success story tient à pas grand-chose. En l’occurrence sur les épaules d’un homme, Jean Hénaff, fondateur d’une entreprise qui, aujourd’hui, compte 217 salariés, dont la moitié vit à moins de dix kilomètres de son lieu de travail. L’autre moitié, résidant dans un cercle d’à peine plus de vingt kilomètres. « Jean Hénaff faisait du légume. C’était très saisonnier. En juin et juillet, il embauchait tout le pays Bigouden. Il a donc cherché quelque chose de moins saisonnier pour assurer du travail à tout le monde dans la durée. Il avait quelques cochons ». Nous sommes en 1915. Un siècle plus tard ou presque, la petite boîte bleue cartonne et bénéficie d’un capital sympathie jamais démenti. « Depuis dix ans que je suis dans la société, j’ai eu le temps de réfléchir à la question. Je pense que les Bretons expatriés sont les meilleurs ambassadeurs de la marque ». Le parcours de Jildaz Colin va dans ce sens. « Étudiant à Paris, j’emmerdais tout le monde avec mon pâté Hénaff », se souvient celui qui est passé par un IUT publicité, puis une licence et maîtrise en marketing.


“Je pense que les Bretons expatriés sont les meilleurs ambassadeurs de la marque.”

Après l’armée et quatre années parisiennes à faire des études de marché, Jildaz Colin revient au pays et entre chez Hénaff qu’il avait comme client. « Dans la boîte, on a tous le même profil. On est tous partis pour ensuite revenir en Bretagne. Ce n’est pas volontaire ; mais c’est un état de fait ». Au même tire que la société appartient depuis sa création à la famille Hénaff. Aujourd’hui, c’est l’arrière-petit-fils, Loïk, qui est au commande. « Il a réfléchi à deux fois avant de se lancer ». On peut le comprendre ; avec papa président du CA et maman directrice des relations internationales. Et quand plane, à l’heure de l’embauche, le poids de la tradition familiale. « La dimension sociale est importante. Avec des parasites comme moi, on pourrait entrer dans le CAC 40, mais on se retrouverait avec cinquante salariés. On rentrerait dans le rang et ça serait désastreux pour la région ». Avec ses 35 millions de boîtes de son produit phare vendues chaque année, dont certaines dans des magasins ultra hype du Japon, la société de Pouldreuzic n’est pas prête d’arrêter d’envoyer du pâté et de faire rayonner la Bretagne dans près de soixante pays.



1971

Naissance


1990

Départ à la capitale pour ses études.


2000

Entrée chez Hénaff.

2007

Les 100 ans de la société Hénaff.


2015

Les 100 ans du Pâté Hénaff.

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