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La Cigale, cuisine et indépendance



Le 1er avril prochain, La Cigale fêtera ses 120 ans. L’occasion rêvée pour savoir qui tire les ficelles de l’institution nantaise. Rencontre avec Yannick Curty, « 60 ans et même un peu plus », quatrième propriétaire de l’élégante voisine du Théâtre Graslin.

Attraper Yannick Curty, c’est comme jouer au ball-trap : il faut du temps avant de toucher le plateau. Mais une fois que cet ancien du SNUC vous accorde une interview, il ne vous lâche plus. On restera presque deux heures avec celui qui à même pas 30 ans reprenait La Cigale. « Je passais devant quand j’étais petit ». L’homme d’affaires, qui manage une équipe de 100 personnes réparties sur trois hotspots de la ville (La Cigale, Le 1, Félix), ne joue pourtant pas la carte sentimentale. « La Cigale était disponible sur le marché et en mauvaise santé ». Comme quoi reprendre une institution qui, au même titre que Royal de Luxe, Jean Blaise, le jeu à la nantaise, fait rayonner la ville bien au-delà du périphérique, c’est aussi simple que ça. « J’aurais pu reprendre une entreprise de mouchoirs à Cholet. Je voulais créer, entreprendre. Je mets sur la table les quelques économies de ma première affaire. Et si ça ne marche pas, je repars de zéro ».


“Je n’ai rien inventé. Les gens voulaient de la vie, de la gaieté, du bon, de l’amplitude d’ouverture. Je me suis adapté à l’époque.”

C’est donc le 23 novembre 1982 que la brasserie revit et décide de vivre avec son temps. C’est aussi ce soir-là que cet ancien étudiant au « parcours universitaire classique » connaîtra son « seul moment de doute. C’est le début de l’informatique. Rien ne se passe comme prévu. Les plombs sautent de partout. Il est minuit. Je rentre chez mes parents. Pendant trente minutes, je doute. J’embarquais quand même une femme enceinte dans cette aventure ». Trente ans plus tard, « l’histoire merveilleuse continue » et génère 6 millions de chiffre d’affaires par an. « Je n’ai rien inventé. Les gens voulaient de la vie, de la gaieté, du bon, de l’amplitude d’ouverture. Je me suis adapté à l’époque », explique Yannick Curty qui, 48 heures avant notre rencontre, dînait chez Dubrown, capitale nantaise de la galaxie burger. « Je suis à l’écoute de mon temps ». Et celui de La Cigale n’est pas prêt d’être révolu. Alors oui, « on ne va pas chez Curty » ; mais il en fait beaucoup pour préserver l’éternelle jeunesse de Lola.




5 dates clés


Novembre 1982 Reprise et réouverture de La Cigale.

Décembre 1984 Création du Café Fleuriot, aujourd’hui Colombus Café.

Mars 1986 Création de L’Atlantide.

Novembre 2007 Création du 1.

Juillet 2012 Reprise du Félix.

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