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La Dévoreuse, page de dents

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  • 17 nov.
  • 2 min de lecture

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Texte et photo / Benjamin Rullier Publié dans le magazine Kostar n°98 - décembre 2025-janvier 2026


Louise, Laura et Simon rêvaient d’un lieu à leur image : curieux, engagé, accueillant, vivant. Après des années de projet en tête et des mois à le travailler, La Dévoreuse devient réalité, mêlant librairie féministe et cuisine végane. C'est à Angers, dans les murs du café culturel Wheat.


C’est parti d’une blague, mais pas tant que ça. Plutôt une envie lancée il y a dix ans par Louise et Simon, deux ami·es qui se rencontrent à Lille. Elle commence ses études de libraire, il vient de passer son CAP cuisine. De retour sur Angers où elle embarque son pote, Louise travaille à la librairie Richer et partage avec Laura les rangées désertées de lecteurs en plein Covid. Louise lui parle de ce projet qui les démange de plus en plus : ouvrir un lieu de vie qui héberge une librairie féministe et un restaurant végan. Alors, le duo devient trio et commence à faire des réunions de travail, à remplir des tableaux Excel. Malgré la montagne de choses à apprendre, ils ne lâchent rien. Même lorsqu’après plusieurs mois à se projeter dans un lieu, le deal tombe à l’eau. Ils continuent de réfléchir ensemble au projet, passant des heures à Wheat, café culturel entre le centre-ville et la gare. Un jour, Thimotée, fondateur du lieu, leur envoie un message pour leur proposer de partager l’espace. Un temps, court, de sidération, et finalement l’évidence est là. 


Les minorités à l'honneur

« On se retrouve dans toutes les valeurs », explique Simon. « Pour Wheat, c’est hyper intéressant d’avoir une librairie étoffée avec une vraie offre de restauration et, pour nous, c’est une aubaine d’arriver dans un lieu déjà identifié », prolonge Louise. La Dévoreuse existe. Quelques travaux et le projet se lance dans la longueur du beau bâtiment. Côté librairie, Louise et Laura ont travaillé pendant un an, livre par livre, pour peaufiner leur sélection d’environ 3 000 références qui mettent en avant « des auteurices issues de minorités, de genre, de races, de classes ». Romans, essais, bandes dessinées ou livres jeunesse, avec une attention pour « des maisons d’édition qu’on voit moins, des récits qu’on entend moins, qui restent parfois cachés ». Et au milieu de ces grandes rangées de livres, Simon prépare en cuisine ses plats végétaux, majoritairement bio, locaux, de saison. « Au moins, les personnes véganes pourront enfin avoir le choix entre plusieurs plats », rappelle le cuistot qui n’hésitera pas à adapter sa carte les soirs où Wheat et La Dévoreuse proposeront des événements. Une rencontre avec leur marraine, l’autrice Capucine Delattre, est déjà dans les tuyaux. «  On a envie de faire plein de trucs, pour que ce ne soit pas juste une librairie où tout le monde chuchote. C’est avant tout un lieu de vie.  »  

La Dévoreuse, 18 rue du Haras, Angers.

Rencontre avec l’autrice Capucine Delattre, 5 décembre.

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