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La nouvelle garde rennaise



Depuis l’arrivée d’Arthur Nauzyciel à la tête du TNB, il y a deux ans, de nouvelles directions s’installent aux Champs libres, à l’Opéra, au Musée des beaux-arts ou au FRAC. Rennes se retrouve donc avec un paysage culturel quasi totalement renouvelé. Kostar a voulu partir à la rencontre de cette nouvelle garde rennaise afin de lever le voile sur ce qui nous attend.

« C’est comme un alignement de planètes et elles se sont plutôt bien alignées », raconte Corinne Poulain, nouvelle directrice des Champs libres après avoir dirigé les affaires culturelles de Rennes. Arrivée après l’élection de Nathalie Appéré à la Mairie, elle a su très vite qu’il y aurait toutes ces successions à gérer : François Le Pillouer arrivait en fin de mandat au TNB, les directrices du Frac et du Musée des beaux-arts faisaient valoir leurs droits à la retraite, Alain Surrans quittait l’Opéra de Rennes pour Angers Nantes Opéra. Corinne Poulain a participé au recrutement des nouveaux directeurs du TNB, de l’Opéra et du Musée des beaux-arts. Elle parle de sa chance « d’avoir pu écouter le meilleur de ce qu’on peut avoir pour l’art et la culture dans notre pays. Chaque recrutement s’est fait comme une rencontre. Parmi beaucoup de gens bien, il y en avait toujours un parmi eux dont on se disait que c’était la bonne personne pour Rennes. »

Benoît Careil, adjoint à la culture, ne cache pas sa satisfaction d’élu de « pouvoir actionner ces leviers puissants pour faire bouger la vie culturelle de la ville. » Ce renouvellement permettant de faire aboutir la réorientation du projet culturel à la suite des États généraux de la culture.

Des planètes plutôt bien alignées

Cette nouvelle garde rennaise est donc invitée à « ouvrir, pratiquer diversité et transversalité, penser action culturelle et éducation, donner une place à la jeunesse, permettre plus de participation des habitants, imaginer une vie culturelle plus variée qui sort des temples et lieux habituels. »

À l’évidence, les nouvelles directions sont ravies de participer à ce mouvement. Elles disent leur satisfaction d’arriver ensemble au bon moment et leur volonté de faire bouger les lignes. Premier arrivé, Arthur Nauzyciel parle d’une ville « où le public accueille les nouveaux avec méfiance et curiosité mélangées. Quand on succède à des gens qui ont été là longtemps, qui ont construit des choses très solides avec leur équipe et le public, c’est toujours un moment délicat. »

Le directeur du TNB explique qu’après la prise de risque le concernant, il avait envie que ces nominations soient complémentaires, « qu’il y ait un désir de faire des choses ensemble, qu’on soit animés de mêmes valeurs d’engagement auprès des artistes et du public ». Concrètement, les choses sont en train de changer. Le collectif Fair(e) travaille avec le TNB et projette de réunir un maximum de structures rennaises autour d’un festival de danse. L’Opéra joue l’ouverture à de nouvelles disciplines. Les nouveaux arrivants parlent à L’Antipode, aux Transmusicales, au Triangle, à La Paillette, à la Criée… et travaillent concrètement à multiplier échanges et collaborations, comme si la vie culturelle était décomplexée. Les logiques participatives sont naturelles et générationnelles.

Concrètement, les choses sont en train de changer

Benoît Careil insiste sur « l’attention qui a été apportée aux compétences managériales, à l’humanité et aux capacités à créer des dynamiques collectives. » Enjeu du mandat, la parité serait, pour lui, au rendez-vous si on ajoute l’équipe très féminine de la direction à la culture emmenée par Rachel Fourmentin et Claire Gatti, nouvelle directrice des Archives municipales.

À la lecture des entretiens qui suivent, on est frappé non seulement par la volonté de chacun d’être en phase avec la société mais aussi par l’urgence de changer de gouvernance. Et c’est peut-être là que l’on trouve la plus grande rupture avec le passé. Premier collectif à être nommé à la tête d’un centre chorégraphique national, Fair(e) insiste sur « la volonté de partager le pouvoir décisionnaire et de mettre l’outil à la disposition de la danse et non d’un chorégraphe. »

Alors, Rennes est-elle en train de reprendre la main ? « Je l’espère bien, on est attendu sur notre capacité d’invention », répond Corinne Poulain. Benoît Careil précise, lui, que son but a toujours été de libérer les énergies créatives : « J’ai toujours été convaincu qu’elles étaient aussi présentes mais ne trouvaient pas le moyen de s’exprimer. Depuis 5 ans, on a vu le foisonnement créatif des années 90 refleurir. » Arthur Nauzyciel ajoute qu’il y a « une envie de prendre en compte des projets qui s’inscrivent très fort dans leur temps, liés à la création contemporaine. Ça peut produire une synergie et porter une dynamique forte et créative ». Alors, comme on dit du côté du Roazhon Park, allez Rennes !

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