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La preuve par trois : interview croisée de Chahu, Nerlov et Stav


© Benjamin Rullier
© Benjamin Rullier


Ils s’appellent Chahu, Nerlov et Stav. Ils sont potes et depuis quelques années, on les retrouve en feat. sur les EP de l’un ou l’autre, sur la même scène ou à la terrasse des bars angevins. En 2024, chacun a sorti son premier album solo. Quelques mois après avoir dévoilé Tristo Bambino, Pas si grave et Contretemps, petit coup de rétro sur une année particulière avant de se projeter dans l’avenir.

Le premier est en studio à Angers pour tester de nouveaux sons, le deuxième sur le canapé de son bookeur à Paris après une matinée de réunion avec son label, le troisième en résidence à côté de Marseille pour préparer un spectacle de danse. 


Après 1, 2 ou 3 EP chacun, comment prend-on la décision qu’il est temps pour un album ?   

Chahu : Un EP, ça sert à expérimenter et à affiner sa signature sonore. Là, j’avais la sensation d’avoir assez de matière pour passer à l’album. J’ai voulu que ce soit plus cohérent en resserrant le propos, dans la musique comme dans le texte. 

Nerlov : C’est aussi une décision prise avec mon label et mon manager. Après deux EP, ça faisait sens. C’est un format intéressant et les médias prennent ça plus au sérieux. 

Chahu : Même si tout le monde sait que plus personne n’écoute d'albums !

Stav : Pour moi, ça a été plus anarchique. J’ai eu pas mal de réflexions personnelles et, au final, je n’ai rien sorti pendant deux ans. À un moment, j’ai envisagé de faire trois EP de quatre titres. Finalement, j’ai trouvé un concept et ce format me semblait le bon pour raconter cette histoire.


Chahu © Carmen Lambert
Chahu © Carmen Lambert

Nerlov a ouvert la voie le 17 mai dernier avec son album Pas si grave. Stav, Chahu, qu’est-ce que vous avez ressenti ?   

Chahu : Je me suis dit qu’il n’allait plus nous calculer. En vrai, j’étais fier et je me suis dit qu’il fallait que je fasse mieux !

Stav : J’ai vraiment adoré ton côté rock. Je sentais vraiment que t’avais l’air de kiffer, j’étais heureux pour toi. J’avais écouté quelques titres en studio et les redécouvrir au milieu d’un album, ça fait vraiment un truc.


Qu’est-ce qui rapproche vos trois albums ?   

Chahu : On est des garçons, on parle de nos petits cœurs et de nos angoisses, même si on n’a pas les mêmes énergies et des caractères différents.

Nerlov : On fait partie d’une scène hyper importante en France. En gros : la chanson pop en français. On fait tous un peu la même chose mais il y a de grosses singularités. Bien plus que dans plein de trucs de rock anglo-saxons par exemple. Je trouve qu’on reconnaît bien la patte de chacun.

Stav : Je pense qu’on a tous les trois une écriture assez introspective, en lien avec la vie qu’on mène. Et la musique est pas mal au service de la voix. Il y a quelque chose qui se complète dans les émotions mais se distingue vachement sur les signatures vocales. Ça donne des trucs intéressants et contrastés. 


Stav © Josic Jégu
Stav © Josic Jégu

Est-ce qu’il y a une chanson de l’un ou l’autre qui vous touche particulièrement ?   

Nerlov : Collège de Stav, c’est un texte mortel. Une masterpiece ! Hyper touchante.

Chahu : J’allais dire Collège aussi mais je l’ai composée donc bon ! Pour Nerlov, je dirais Je ne suis pas juge. Il y a cette ambivalence dans le texte que j’essaie de mettre aussi dans mes morceaux. On ne sait pas trop à quel degré on est, il y a plusieurs niveaux de lecture, c’est assez joli.

Nerlov : Et chez Chahu, plein de trucs aussi. Inconsolable ! Et Les chveux, même si la chanson est problématique, haha.

Stav : Moi, j’adore Le vrai avec Anna Bozovic et Possible aussi, parce qu’il rappe. Pour Nerlov, j’aime beaucoup Disparaître et, surtout, À l’envers. Il y a un truc qu’on voit assez peu dans la chanson française : ce phrasé débité un peu UK. Je ne m’en lasse pas, j’aimerais bien faire ça avec ma voix.


Comment on se sent, une fois que l’album est sorti ?   

Chahu : La sortie, c’est satisfaisant et puis rapidement c’est pas mal d’angoisses. Est-ce que ça va prendre ? Quand ça t’a coûté pas mal d’énergie et que tu relâches la pression, il y a ce petit vertige. Tu te dis : j’espère que je ne me suis pas trompé pendant tout ce temps. Donc on essaie de le défendre, dans la limite de nos moyens et de nos contacts. Actuellement, je suis dans une schizophrénie entre continuer à le défendre et savoir ce que je veux faire après.

Nerlov : Il faut aller sur scène. Jouer, jouer, jouer. Ce qui me plaît le plus, c’est de faire des concerts. Écrire des chansons, c’est très satisfaisant mais les jouer sur scène après, c’est vraiment le top.

Stav : Moi aussi. La scène a toujours été mon truc même si, à un moment, j’ai eu besoin de faire une pause. C’était mon moyen de reconnaissance et quand tu n’as plus ça, tu as peur que tout soit vide autour. J’ai appris à vivre sans et à y revenir.

À quoi vont ressembler vos prochains mois ?   

Nerlov : J’ai quelques dates jusqu’à juin. Puis, on travaille avec Chahu aussi. D’ailleurs, on sort un morceau Nerlov feat. Chahu le 14 février. Et je suis dans la recherche de ce que sera mon deuxième album. Il faudrait que j’ai tout composé avant l’été pour que ce soit mixé et masterisé à l’automne.

Chahu : Un album avant l’été ? Heureusement qu’on ne me demande pas ça ! Moi, je sens que j’ai besoin de me former et d’expérimenter pour avoir un peu plus confiance en ce que je fais. L’accompagnement 360 de Trempolino va m’apporter ça. J’ai aussi l’audition régionale des Inouïs qui peut donner accès au Printemps de Bourges. Sinon, je fais des morceaux sans savoir quand ça va sortir. Je crois qu’il faut d’abord que je fasse des trucs qui me plaisent.

Stav : Je vais avoir des dates avec le spectacle de danse et puis je vais tourner à partir de la fin du printemps. Et moi aussi, je me suis donné jusqu’à l’été pour coffrer de nouvelles maquettes !


Nerlov © Mathieu Rapilly
Nerlov © Mathieu Rapilly

Et votre avenir dans la musique ?   

Chahu : Ce qui m’intéresse, ce n’est pas forcément que le projet Chahu guide toute ma vie. J’avais des choses à dire et je suis content de l’avoir fait. Mais j’aime globalement composer et faire de la musique, pour moi ou pour d’autres. 

Stav : Moi aussi, je veux garder un rapport passionné et récréatif à mon projet. J’essaie d’avoir ça en tête. Je plante d’autres graines qui me nourrissent aussi.

Nerlov : Moi, idéalement, je ne ferais que ça. Trois mois de studios, six mois de tournée et trois mois de vacances !  


Chahu Auditions Inouïs du Printemps de Bourges, Le Vip, Saint-Nazaire, le 7 février. Chant’appart, L'île-d'Olonne, le 1er mars. Chant’appart, Arthon-en-Retz, le 14 mars. Chant’appart, Maison des Adolescents, La Roche-Sur-Yon, le 21 mars.

Nerlov Festival Rêve à Sons, Mauges-Sur-Loire, le 1er février.

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