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Marie Leroy, papier charbon



Texte / Benjamin Rullier * Portrait / © Ameline Vildaer Publié dans le magazine Kostar n°89 - février-mars 2024


Dessinatrice, sérigraphe et même DJ, Marie Leroy aime expérimenter. Dans ces œuvres, pendant des projets participatifs, des ateliers de création ou sur une scène, l’artiste nanto-angevine veut avant tout aller à la rencontre et toucher les gens.


« Il y a quelque chose de très sensible entre ce que tu crées et ce que tu es. » La sensibilité de Marie Leroy, artiste originaire de la périphérie nantaise et travaillant à Angers, elle l’exprime dans des dessins sombres, bruts, charbonneux. Son trait a beaucoup évolué et, à 29 ans, elle sent qu’il commence vraiment à ressembler à ce qu’elle est : une artiste qui n’a pas grandi dans ce milieu, qui a cherché, s’est éloignée de l’art, est passée par la photographie pour revenir au dessin après les Beaux-Arts d’Angers. Elle a quitté rapidement cette école mais a gardé une tendresse pour le technicien qui travaillait à la sérigraphie et qui « récupérait les oiseaux blessés » comme elle. C’est dans cet espace qu’elle a appris ce mode d’impression « simple et magique » qui fait naître des objets visuels.


“Il y a quelque chose de très sensible entre ce que tu crées et ce que tu es.” 

Depuis, elle sérigraphie pour des artistes locaux dans une ancienne serre aux abords d’Angers où, comme d’autres, elle s’est fait son atelier. Le reste du temps, elle dessine. On l’a vue en affiche des Z’Eclectiques ou du Elles Festival, en couverture du magazine La Topette ou même sur les étiquettes de vin du domaine Les Errances. Car Marie Leroy aime les passerelles et provoquer les rencontres. C’est le cas lorsqu’elle organise des ateliers qui font dialoguer de manière anonyme les résidents d’un Ehpad et des jeunes de maisons de quartier. C’est le cas aussi lorsqu’elle impulse Beuglantine, fanzine participatif autour de «thématiques à la fois profondes et futiles » dans lequel des artistes angevins et de plus loin trouvent une place pour s’exprimer. C’est le cas encore lorsqu’elle fait « de la musique triste pour danser » avec Adieu au dancing, duo de DJs amatrices de coldwave né dans une coloc et qui monte désormais sur scène. Car au fond, dans tout ça, il y a chez Marie Leroy une envie de toucher les gens. « Même si ça ne dure pas longtemps : trouver le petit truc chez eux qui va faire naître, faire sortir quelque chose. »  

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