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Massimo Fusco : Danse immersive

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  • 18 nov.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 heures


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Interview / Patrick Thibault * Portrait / © Simon La Salle - Sasha Marro Publié dans le magazine Kostar n°98 - décembre 2025-janvier 2026


Danseur pour Gisèle Vienne et Christian Rizzo, Massimo Fusco est aussi chorégraphe et masseur. Après son spectacle Corps sonores qui illustre son approche danse et soin, il présentera la première de son Bal magnétique en clôture du festival de danse Waterproof. Rencontre.


Comment définissez-vous votre danse ?  

Ma danse est issue de rencontres et collaborations chorégraphiques. Elle réunit expériences visuelles et sonores. Je conçois une danse qui creuse les frontières du mouvement. Elle explore les disciplines pour aller à la rencontre des publics. Toujours de manière relationnelle : le lien est au centre des priorités.


Corps sonores et Corps sonores juniors ont affirmé une volonté de faire corps avec les spectateurs…  

L’idée était d’avoir une installation sonore et visuelle immersive qui place les spectateurs au centre, allongés sur des galets. Comme une sorte de bain sonore avec des pastilles qui diffusent des témoignages d’autres personnes par casques. Nous étions présents pour activer la performance entre danse et massage. On s’est beaucoup inspiré du massage chinois tui na que je pratique. C’était pour tous les publics, et dès 6 ans.


Comment présentez-vous Bal magnétique ?  

C’est à la fois un spectacle et un bal immersif. Il rend hommage à mes souvenirs d’enfance, aux danses de couple que j’ai connues très tôt puisque mes parents sont professeurs bénévoles de danse de salon. Tout petit, j’ai été baigné dans l’univers des bals. Ça va être le plus immersif possible. On commence par le spectacle de 30 minutes de danse : du slow vers des danses de plus en plus virtuoses. Gérald Kurdian a créé une composition originale.


“Le lien est au centre des priorités.”

Puis le bal participatif…  

Après cette première main tendue au public, 45 minutes de danses diverses pour l’inviter à plonger dans la danse. On passe par le kochari d’Arménie, la ballarella italienne… Avec l’envie de réinventer un folklore contemporain pour le partager. Ce sera le plus intergénérationnel possible. Nous avons fait des résidences croisées (notamment à l’EHPAD Jeanne Guernion avec La Passerelle) pour que le Bal soit accessible aux sourds et malentendants. Tous les publics sont bienvenus.


Dans quel état d’esprit doit-on venir au Bal magnétique ?  

Avec un esprit de découverte. Nous faisons des pas de côté par rapport à la tradition. Nous voulons réinventer les codes pour déployer les danses de façon plus actuelle. Il faut donc s’attendre à avoir de la musique electro, à danser seul ou accompagné.e… Il y aura quelque chose qui tient des corps exaltés et de la pétillance.


Est-ce que tout le monde doit participer ?  

Pas forcément. Moi, j’adore regarder les gens danser, je suis le premier à aimer regarder. On peut rester spectateur et entrer dans la danse quand on le souhaite ou pas. Pareil pour celles et ceux qui dansent : on peut faire une pause quand on veut. Le public est libre.


Dans quelle tenue doit-on venir ?  

Il faut essayer de privilégier les tenues blanches ou de couleurs fluo. La designer Stéphanie Marin a pensé une sono immersive avec de la lumière noire qui actualise les guirlandes de guinguettes. Ça viendra rehausser les blancs et les tenues fluo.


Après les galets de Corps sonores, vous aurez des mégalithes dans le décor, ça traduit un besoin de connexion à quoi ?  

Ma compagnie s’appelle Corps magnétiques. C’est une référence aux corps polarisés en interaction avec ceux qui les entourent. L’idée est de pouvoir relier. Comme je l’ai dit, le lien est au cœur de mes préoccupations. Qu’il s’agisse de galets ou mégalithes, les pierres sont chargées de magnétisme. La volonté est de construire des ponts et non de bâtir des murs pour aller vers l’autre.


Pourquoi cet ancrage à Rennes et plus largement à l’Ouest ?  

Ce qui m’a attiré à Rennes, c’est d’y vivre. La compagnie a besoin d’un ancrage territorial. À Rennes et en Bretagne, j’ai senti un accueil pour la diffusion. On a joué un mois à Kerguehennec, au festival Splatch à La Passerelle, à la MJC Le Sterenn à Trégunc. À Rennes bien sûr avec le partenariat Triangle, Tombées de la Nuit, Danse à tous les étages. J’ai la passion de reconnecter et investir le territoire de manière artistique.


“La volonté est de construire des ponts”

Avez-vous toujours le temps d’être interprète ? 

La compagnie connaît une magnifique activité sur les deux dernières saisons mais je souhaite garder le lien à l’interprétariat. Je danse toujours pour Gisèle Vienne (Crowd) et Christian Rizzo (D’après une histoire vraie). Ça m’amène dans des états de corps très spécifiques. Je veux continuer les deux car ils se nourrissent. 


Peut-on dire que ce qui vous caractérise, c’est faire, vivre et partager tous ensemble la danse ?  

Je tends vers ça. La danse, c’est le prisme qui peut embrasser les autres arts et devenir une expérience totale, qui se partage avec toutes et tous. Notre ADN, chez Corps magnétiques, c’est art, soin et société !   


Bal magnétique, salle de la Cité, Rennes, 7 et 8 février 2026.

Festival Waterproof - Plongez dans la danse, pays de Rennes, 28 janvier au 8 février 2026.

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