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Mathilde Julan, sens dessus dessous


Texte / Antonin Druart * Photo / Kiwigraphie Publié dans le magazine Kostar n°39 - février-mars 2014


Avec ses Petites Culottes En Papier, l’artiste Mathilde Julan pare les rues d’une légèreté friponne et mène son monde en petit bateau.

À l’ère des écervelées sans culotte qui s’aèrent sur les plateaux télés, élevant Sharon Stone au rang d’icône glacée, à l’époque où Madonna rechigne à jeter sa culotte chevaline et alors que s’impose l’hégémonie du string, le culte du textile secret ne tient plus qu’à un fil. Finie, la fête du slip, n’en déplaise aux fétichistes de la dentelle. Dans de telles circonstances pourtant, Mathilde Julan, irréductible graphiste en culotte courte, résiste encore et toujours à l’extinction de l’écrin de coton, s’en moque comme de sa première Pampers et porte la culotte en étendard, quitte à la coller sur les murs de sa ville.

Vingtenaire vendéenne à l’humour de velours, Mathilde intègre les Beaux-Arts de Rennes en 2012 où elle étudie le design graphique. Amorçant sa pratique plastique à la fois par l’usage du tissu comme support et par la réalisation de motifs répétitifs, elle cristallise petit à petit une problématique liée à la féminité.


“Puisqu’il faut bien s’intéresser à des choses dans la vie, j’ai choisi ce que j’avais sous la main : mon sexe et ma féminité.”

« Puisqu’il faut bien s’intéresser à des choses dans la vie, j’ai choisi ce que j’avais sous la main : mon sexe et ma féminité. Aux Beaux-Arts, on travaille à partir de ce qui nous tient à cœur, c’est donc le sujet que je suis en train de développer : la valorisation du sexe féminin. » En synthétisant tous ses éléments, et peut-être par pudeur aussi, l’érotisme latent du sous-vêtement s’impose : « ma mère m’ayant appris les bonnes manières, j’ai tout de même drapé mon sexe avant de l’exposer ».

En réponse à un sujet de l’école, des petites culottes en papier commencent donc à fleurir sur les murs rennais, discret détail déniaisant le chaland, menue pantalonnade publique. L’artiste en herbe poursuit aujourd’hui l’effeuillage en levant le voile sur le fruit défendu, qu’elle pare d’attributs végétaux avant de s’intéresser à sa représentation graphique.


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