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Mira : regarde de tous tes yeux

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  • 17 nov.
  • 2 min de lecture

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Texte / Ilan Michel * Photo / DR Publié dans le magazine Kostar n°98 - décembre 2025-janvier 2026


Cette année, Mira fête ses 10 ans. Dans une ancienne boutique de prêt-à-porter proche de la place Graslin, Eva Borgnis Desbordes et Oscar Pinon Armada mettent un point d’honneur à réunir le graphisme et l’artisanat d’art.


¡ Mira ! Regarde en espagnol, lancent-ils avec enthousiasme. Ici, tout est pensé dans les moindres détails : la playlist, les tables en bois, les encadrements hyper raffinés (« verre musée ») et surtout l’accrochage à l’italienne sur de beaux murs en pierres. D’un côté, la boutique – céramiques de l’atelier Polyhedre, peintures d’Adélaïde Gaudéchoux, dessins, sérigraphies, luminaires, mobilier… De l’autre, l’espace où les artistes sont invités à réaliser des œuvres spécifiques. On y compte 4 à 5 expositions par an, reflétant un goût affirmé pour la géométrie et la géologie.   Oscar et Eva se sont rencontrés à Madrid dans un salon de thé il y a 20 ans. La Finistérienne travaillait dans le textile et était venue admirer Le Jardin des délices de Jérôme Bosch au Prado. Oscar, diplômé de l’Institut supérieur d’art de Madrid, était dans la production cinématographique. Très vite, ils se retrouvent dans l’idéal du Bauhaus : allier fonctionnalité et esthétique. Mira assume dès lors le mélange des genres. Les céramiques en grès d’Hélène Morbu se mêlent aux sérigraphies de lignes entrecroisées d’Irma Kalt. Oscar explique : « Difuminar, c’est effacer les frontières par des nuances de couleur. » En 2021, avec Makiko Furuichi, ils lancent une collection de foulards en sergé de soie. 


L'art pour toutes les bourses

Les galeristes s’orientent de plus en plus vers la série limitée à 10 exemplaires et les pièces uniques, des monotypes, mais aussi vers la micro-édition, comme les fanzines de Sammy Stein et Séverine Bascouert. Il y en a pour toutes les bourses, les prix allant de 300 à 7000 €. Depuis 2019, comme un petit centre d’art, ils n’hésitent pas à inviter les artistes et artisans en résidence et à leur mettre des ateliers à disposition. Pour les 10 ans de la galerie, cet automne, Eva et Oscar imaginent une grande exposition, une vitrophanie et le lancement d’un nouveau site, le tout forcément accompagné d’un très bon muscadet le soir du vernissage. Tout n’est pas encore programmé et heureusement ! « Nous sommes toujours libres », dit Eva, « comme les oiseaux », ajoute Oscar. Pour eux, el corazon, le cœur battant, c’est la galerie.  

Galerie Mira, 1 bis rue Voltaire, Nantes.

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