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Nadège Renard, ficelles de l'espace

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  • 17 nov.
  • 2 min de lecture

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Texte / Fabienne Ollivier * Photo / Sébastien Durand Publié dans le magazine Kostar n°98 - décembre 2025-janvier 2026


Elle est « sous » scène dans la dernière création de David Wahl, L'homme poisson... La scénographe-plasticienne Nadège Renard raconte son implication entre créativité et écoresponsabilité pour tisser l'espace du spectacle vivant.


Toujours à l'Ouest, Nadège Renard est quelque part entre Brest et Nantes. Dès 2006,  après les Beaux-Arts dans la cité du Ponant, elle a commencé à travailler avec des compagnies du spectacle vivant, un « réseau de cœur » auquel elle est restée fidèle. À Nantes où elle s'installe, après un diplôme de scénographe à l'école d'architecture, elle se lie à La Machine, d'abord maquettiste, puis peintre ou manipulatrice de créature. Véritable touche-à-tout, aussi à l'aise dans la couture, le modelage que dans les patines décoratives – elle a aussi réalisé la dorure à la feuille d'argent du cheval olympique Zeus de l'atelier Blam –, elle a trouvé sa cadence avec trois à quatre créations par an.   


“Scénographe, c'est un métier de l'ombre”

« Scénographe, c'est un métier de l'ombre », éclaire-t-elle. « Dès la découverte du texte de l'auteur, c'est repérer tous les indices spatio-temporels, d'ambiance, de couleur... C'est écrire l'espace. C'est un travail tout seul dans son bureau au départ, mais c'est très vite déconstruit et reconstruit en lien avec la direction artistique, on définit un univers commun qui garantit la bonne dramaturgie. » S'en suit la réalisation d'une maquette définitive et le suivi de construction du décor, la phase où surgit la question de l'éco-conception, un sujet qui lui tient à cœur. « C'est au scénographe de le mettre sur la table. L'idée est de concevoir des dispositifs scéniques “propres”. On va parler d'économie solidaire, d'économie circulaire, de sourcing de matériaux, de réemploi, de matériaux recyclés... Si on pense “propre”, ce n'est pas forcément moins cher, c'est une autre façon de construire un décor, sans utiliser des colles chimiques, parce que c'est possible ! » Avec d'autres scénographes et constructeurs de la région nantaise, ils ont créé le collectif La Luciole. L'objectif commun : décarboner la culture.  

Double actu pour l'heure : elle a rejoint le Teatr Piba pour Bastard du rappeur et beatboxer Krismenn, un seul-en-scène introspectif avec l'idée de transposer un studio de son sur scène... Elle retrouve aussi David Wahl, l'artiste associé d'Océanopolis. Pour L'homme poisson, un récit fascinant sur l'origine aquatique de notre espèce, elle manipule les objets dans un mystérieux castelet. « J'adore l'image de fin : les arts plastiques et le spectacle vivant viennent vraiment s'embrasser sur scène, c'est la première fois que je fais le lien de façon aussi forte. »  

L'homme poisson Palais de la Porte Dorée, Paris, 3 au 6 décembre.

Théâtre du Champ-au-Roy, Guingamp, 20 janvier 2026.

Le Canal, Redon, 22 janvier 2026.

Théâtre onyx, Saint-Herblain, 19 mars 2026

Bastard festival NoBorder, Maison du Théâtre, Brest 10 décembre.

La luciole, Le Solilab, 8 rue St Domingue,  Nantes.

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