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Triskedelik, sorcier du son



Texte / Matthieu Chauveau * Photo / © O10C Production  Publié dans le magazine Kostar n°94 - février-mars 2025


À la suite de son passage remarqué au festival ethno-électro EOS, à Malansac dans le Morbihan, rencontre avec le bien nommé Triskedelik, DJ aux références celtiques et personnage hautement psychédélique. 


Hors-sol, la musique électro ? Pour les plus grandes stars du genre, courant les mix d’une capitale à l’autre en jet privé – parfois même une simple clé USB dans la poche –, il n’est pas interdit d’en émettre l’hypothèse. Et puis quelque part, à l’autre bout du spectre, il y a un hurluberlu comme Triskedelik. Originaire du Finistère nord et installé à Rennes depuis quelques années, l’artiste aime affubler son nom du qualificatif de korrigan, cette créature légendaire bretonne mi-lutin, mi-farfadet. « Dans mes DJ sets, j’aime jouer avec les codes pour inventer une mystique de la fête, dévoile Triskedelik. J’ai toujours en tête l’image des korrigans, qui, selon la légende, interrompaient les passants pour les embarquer dans une danse en tourbillon un peu folle. »   


Cette world music du XXI e siècle, Triskedelik la façonne en puisant autant du côté des musiques latines que balkaniques, orientales ou indiennes.

On ne veut pas savoir quelle potion magique ingurgite notre bidouilleur de sons – un brin performeur aussi – pour puiser son inspiration. Mais on se laisse volontiers embarquer dans son mix d’« ethno & organic house » filmé sur la plage sauvage de Pen an Hent Névez, en face de Perros-Guirec (Côtes-d'Armor). Visible sur YouTube, la vidéo nous fait planer très haut, à l’image de ces impressionnants plans saisis au drone, qui dévoilent un DJ seul sur son rocher, ambiançant cailloux et vagues comme s’il s’agissait de Berlinois survoltés un samedi soir au Berghain.   

Avec un goût certain pour la mise en scène, Triskedelik joue aussi la carte carnaval. Et pour saisir les références, il faut cette fois traverser l’Atlantique. Direction le Pérou où il s’est procuré une authentique cagoule de Ukukus, ces personnages mythiques qui pourraient être à la culture andine ce que le korrigan est à la culture celte. « J’aime mélanger les références, confirme le beatmaker, dans mon accoutrement mais aussi dans les sons que je passe, trance-house intégrant des éléments organiques comme des flûtes, des percus, des cordes, du chant… » Cette world music du XXI e siècle, Triskedelik la façonne en puisant autant du côté des musiques latines que balkaniques, orientales ou indiennes. Et s’il n’a pas encore son jet privé, il projette, à l’heure où on écrit ces lignes, de s’envoler pour un séjour au Mexique. Attention ami·e·s d’Amérique latine, un drôle de DJ korrigan va débarquer !  


Instagram@triskedelik

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