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Une ville ailleurs : Portland, par H-Burns


H-Burns © Mimi Raver



Sunset Park est le neuvième album studio de H-Burns. Le compositeur, multi-instrumentiste et producteur a repris la route. Cap sur l’Amérique qui nourrit son album. Direction le Pacifique, jusqu’à Vancouver. Pour Kostar, il fait une halte à Portland, ville alternative qui l’a touché et inspiré.


De réputation et d’apparence plus discrète que ses clinquantes et plus bourgeoises cousines Seattle et San Francisco, Portland se révèle artistiquement foisonnante, étrange, pleine de pop culture et immensément variée. Il faut aller y passer du temps et rayonner dans le magnifique état vert de l’Oregon.


Downtown


Première étape évidente. Un Downtown plus bas que la plupart des grandes villes américaines qui colle parfaitement à l’image de la ville et de la personnalité de ses habitants. On se balade et on choisit parmi les centaines de Food Carts, temple de la street food dont Portland est l’emblème.

On flâne au Powell’s book store, le légendaire libraire indépendant qui occupe un bloc entier d’immeubles. Le Society Hotel, dans un ancien bâtiment typique de l’architecture de la ville avec son rooftop et son coffee shop, sera un parfait point d’ancrage pour le séjour.


Keep Portland Weird


On traverse le Morrison Bridge et on file à Belmont. On comprend vite pourquoi le slogan de la ville, très alternative, est Keep Portland Weird. Au hasard d’une rue, on croise – un mardi à 14h  – un homme en Dark Vador, un autre en monocycle géant qui jongle en habit de pirate. On se dit qu’on est au bon endroit. Long voyage oblige, les cheveux ont poussé, pourquoi pas les couper. En poussant la porte du premier salon d’apparence cool, on tombe sur une coiffeuse tatouée qui jouait de la guitare entre deux rendez-vous. Pendant la coupe, voilà qu’elle annonce que Portland est la capitale nationale des Strip Clubs. Et qu’ici, tout le monde y va : hommes, femmes, c’est une sortie comme une autre et socialement très acceptée. Rien de trop « Weird » au contraire. D’ailleurs elle y va le soir-même avec des copains, alors pourquoi ne pas s’y croiser. On se rend pour un verre sur ses conseils au Kit Kat Club et l’on tombe sur une danseuse tatouée intégralement en plein poll dancing sur du Weezer et du Pavement. Mais qu’est-ce que c’est que cette ville ?

On file au Mississippi district pour voir la vie la nuit, les clubs, les cannabis stores et les bars sont bondés. On assiste à un concert au Mississippi Studio, on prend une bière craft sur une des infinies terrasses de micro brewery qui foisonnent dans toute la ville.

On comprend aussi pourquoi Portland est le berceau de l’indie rock US. La culture alternative y est partout. Parmi les illustres légendes indie de Portland, Elliott Smith bien sûr (écoutez son Rose Parade et sa référence à la Rose City, surnom de la ville pour ses très beaux parcs fleuris) mais aussi The Dandy Warhols, The Thermals, M Ward, Chromatics, Modest Mouse… la liste est longue.

Twin Peaks, les montagnes ou la côte


Après quelques jours en ville, on loue une voiture et on explore les alentours qui regorgent de possibilités.

Au Nord, on prend la route des montagnes et leurs sommets dont le point culminant est le Mount Rainier à plus de 4000 m. Et puis, soudain, après quelques petites heures de route, on se rapproche de la région de Seattle et on arrive à Twin Peaks. Comment oublier David Lynch et Chris Isaak dans leurs rôles d’agent du FBI ; la femme aux cheveux bleus qui parle en langue des signes, étrange sur le tarmac de l’aéroport de Portland. Mais les lieux de tournage principaux sont dans des forêts de l’état voisin. Nous voilà donc à Fall City et son Double R, Snoqualmie et ses merveilleuses chutes d’eau, son mythique Great Northern Hotel.

Au sud de la ville, on traverse des parcs nationaux de forêts de séquoias géants à perte de vue, non loin des réserves indiennes nombreuses dans les états de l’Oregon et de Washington. On alunit soudain à Crater Laker, un lac aussi étrange que sublime, niché dans le cratère d’un ancien volcan.

À l’Ouest enfin, on file vers la sublime côte Oregon. On roule sur la Highway 1 (ou on prend le train Amtrak côtier, très beau voyage en wagon panoramique). Depuis Astoria, la ville côtière des Goonies, toujours en longeant l’océan, on arrive à Pacific City avec sa plage et ses roches au milieu de l’Océan pacifique. Typiques de la région, ils ont donné naissance à la pochette de mon nouvel album Sunset Park. On finit le voyage au coucher du soleil, au milieu des vans de jeunes voyageurs et de feux de camp sur la plage. La nuit est doucement mélancolique et l’imaginaire tourne à plein régime.




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