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Une ville ailleurs : Valence



Texte et photos / Vincent Braud et Patrick Thibault Publié dans le magazine Kostar n°91 - été 2024


Il n’y a pas que Madrid et Barcelone en Espagne ! Valence, 3e ville du pays, n’a rien à envier aux deux premières sur le podium. Ville d’art et d’Histoire, elle est résolument entrée dans son temps. En 2024, la voilà labellisée Capitale verte européenne. Une distinction amplement méritée. Mon cœur Valence.


D’emblée, de son cœur historique à la mer toute proche, Valence vous en met plein les yeux. Ici, pas de Sagrada familia mais une cathédrale monumentale, remaniée au fil des siècles. Construite au XIIIe, sur l’emplacement d’une mosquée, elle offre d’un côté un superbe porche roman et de l’autre une tout aussi remarquable façade baroque. À l’intérieur, l’une des chapelles présente ce qui serait le Saint-Graal.


Carmen en ouverture

Autour de la cathédrale s’organise le Barrio del Carmen pour l’essentiel réservé aux piétons. Un dédale de ruelles incroyablement vivantes où le regard s’arrête immanquablement sur des façades qui racontent l’histoire de la ville. On peut y flâner des heures. Avec quelques arrêts imposés. Pour visiter l’incroyable Església Sant Nicolau (oui, ici on parle espagnol mais aussi valencien !). Plus baroque que ça, tu meurs. Édifiée, elle aussi, à l’emplacement d’une mosquée, sa construction remonte, comme celle de la cathédrale, au XIIIe siècle. Ses 2 000 m2 de fresques lui ont valu le surnom de “chapelle Sixtine” de Valence. Ni plus, ni moins.

Pas très loin, un autre bâtiment emblématique de l’histoire et de la richesse de la ville : l’ancienne Bourse des marchands de la soie. Ca Lonja de la seda est le plus important monument (civil) gothique en Europe. Arches sculptées, richement décorées, tout y est d’une finesse et d’une élégance époustouflantes.

Pour souffler un peu, vous avez l’embarras du choix : faire une pause sur l’une des innombrables terrasses qui font de l’œil aux touristes. Mais on ne traîne pas trop si on veut vivre un autre grand moment car le Mercat central ferme à 15h. Inauguré en 1928, le bâtiment art nouveau abrite quelque 8 000 m2 de commerces. Charcuteries et légumes d’ici, poissons et fruits de mer, ce marché est un régal pour les yeux… et les papilles. Une halte tapas i cerveza au Central bar et nous voilà fin prêts pour courir les musées.


Calatrava en récital

Velasquez, Murillo, El Greco, Goya… L’Espagne ne manque pas de belles signatures et le Museu de Belles Arts nous le rappelle au besoin. Dans cet ancien monastère, un cloître ombragé et flamboyant patio bleu invitent à prendre l’air.

Les amateurs d’art contemporain ont de quoi se régaler. Avec l’IVAM (Institut Valencià d’Art modern) bien sûr mais également (surtout ?) le tout nouveau Centro de Arte Hortensio Herrero. Dans cet ancien palais du XVIIe, sauvé de la ruine, réhabilité par la Fundacio Hortensia Herrero et agrandi d’une aile contemporaine, on retrouve Anish Kapoor, George Baselitz, Anselm Kiefer, Jaume Plensa, Olafur Eliasson… présentés dans les meilleures conditions. Plus d’une centaine d’œuvres, un jardin, une ancienne chapelle, tout concourt à ce choc esthétique.

Autre claque esthétique, les œuvres de Santiago Calatrava bien sûr. Né à Valence, il signe dans “sa” ville, quelques-unes de ses plus belles réalisations. Et pas n’importe où. Presque au bout de cette incroyable promenade aménagée dans le lit de l’ancien riu Turia. 9 kilomètres de jardins, des espaces de jeu pour petits et grands, des plans d’eau… Calatrava a imaginé un Palais des arts et, à côté, un Musée des sciences qui semblent posés sur l’eau. De jour, comme de nuit, un régal. On y ajoute le Caixa forum, deux ponts et un élégant parc Oceanografic (110 000 m2 !), signé Felix Candela, et on se dit que la ville de demain est déjà là.

N’imaginez pas “faire Valence” en deux jours. Cette ville mérite beaucoup mieux. Une ville verte et bleue qui invite à prendre le temps de respirer.







Agua de Valencia

À Valencia, sacrifier à la mode du Spritz serait une faute de goût. Car la ville a son cocktail : l’Agua de Valencia. Marc Insanally, le propriétaire du magnifique Café de Las Horas, en parlerait des heures. Il a revisité cette recette qui mêle jus d’orange frais, alcools divers, écorces d’agrumes pour en faire un must. À toute heure, de jour comme de nuit, on s’y presse pour déguster la meilleure Agua de Valencia. Venu d’Argentine, Marc représente bien le côté cosmopolite de Valence qui accueille de nombreuses nationalités. Dans ce café baroque hors du temps, à deux pas de la cathédrale, toutes les générations et tous les publics se retrouvent dans une joyeuse ambiance. Incontournable pour une parenthèse orangée. On peut repartir avec sa bouteille d’Agua, aussi commercialisée à l’international.

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