Éric Fonteneau, étonnant voyageur

Texte / Vincent Braud * Photo / Tangui Jossic pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°51 - été 2016

San Francisco, Cologne, Barcelone, New York, Madrid ou encore… Clisson. Si Éric Fonteneau voyage beaucoup, cet été 2016 est une occasion de croiser sa route du côté de la Garenne-Lemot mais aussi à Nantes où il présente un travail qui est une invitation au voyage. Dans l’espace et le temps.

Si la fontaine de verre du square Élisa Mercœur à Nantes a retrouvé les eaux dormantes des archives, l’arbre qu’il a planté depuis, non loin du miroir d’eau, est sans doute là pour longtemps. L’artiste, discret, fait partie de notre paysage. n « Je ne peux pas dire que je fais de beaux dessins mais j’adore dessiner… » Un catalogue de Louis Soutter traîne dans l’atelier et voisine avec une abondante iconographie. De Victor Hugo, ce sont ses dessins dont Éric Fonteneau pourrait parler durant des heures. Comme des illustrateurs de Jules Verne. Comme les dessins qu’ont laissés François-Frédéric Lemot et ses amis.

Et ça tombe plutôt bien car c’est à la Villa Lemot, près de Clisson, qu’il s’est réfugié à l’invitation du Département de Loire-Atlantique. Dans la villa néo-classique, il fait ainsi dialoguer des œuvres du patrimoine avec son travail. Deux sculptures – un homme, une femme – mais pas de chabadabada… Juste deux univers reconstitués comme il sait le faire à l’aide de pierre noire et de crayon Conté. Pour Cérès, la belle aux bois ; pour Esculape, un firmament d’étoiles et le serpent que la mythologie a associé à la médecine. Et à l’étage, c’est le parc et la rivière toute proche qui ont nourri son imagination. Légères et fragiles, les ailes de libellules y dessinent d’étranges cartographies.

À Nantes, c’est tout naturellement au Musée Jules Verne qu’on retrouve cet étonnant voyageur. Pour une autre échappée entre dessins et manuscrits. Et, à deux pas de Talensac, l’Atelier nous embarque vers d’autres archipels. Un travail qui ne manque pas d’éclats.

http://ericfonteneau.com