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Étienne Bernard prend ses fonctions à la tête du FRAC Bretagne



Interview / Patrick Thibault * Photo Aurelien Mole Publié dans le magazine Kostar n°65 - avril-mai 2019

Directeur de Passerelle à Brest, co-commissaire de la dernière Biennale de Rennes, Étienne Bernard est le dernier de cette nouvelle garde rennaise à être nommé. Il prend ses fonctions à la tête du FRAC Bretagne le 1er juillet et annonce une nouvelle gouvernance.


En quoi le FRAC version Étienne Bernard sera-t-il différent de celui de Catherine Elkar ?

L’idée, c’est d’être dans une nouvelle vague mais aussi dans la continuité. Catherine a fait un travail fantastique sur la structuration de la collection et du territoire. J’ai envie d’inscrire l’institution dans l’histoire de celles d’aujourd’hui. Ouvrir la gouvernance et installer des logiques participatives. Le FRAC a des atouts et une faiblesse : son bâtiment qui est une grosse boîte noire qui ne donne pas forcément envie d’y rentrer.


Pour le FRAC, qu’est-ce qui compte le plus, le régional ou l’international ?

Le FRAC est un lieu et une collection qui se construisent sur un territoire et s’en nourrissent. Mais s’il ne raccroche pas ses actions à ce qui se passe ailleurs au niveau national et international, il reste dans son coin. Il a une nécessité impérieuse d’être une des fenêtres ouvertes sur l’international.


Un billet de Ouest-France vous a reproché les mots de votre dossier. N’est-ce pas un travers des gens de l’art contemporain d’avoir toujours les meilleurs dossiers du monde ?

Ça m’a fait rire. La presse a bien raison d’être poil à gratter. Je suis un premier de la classe qui ne l’a jamais vraiment été. Je crois fondamentalement aux différents axes qui ont été énumérés dans mon dossier. L’inclusion, l’ouverture à la diversité, ça peut paraître abscon et hors-sol mais c’est la seule chose qu’on pouvait dire avant de connaître mon programme. J’ai la volonté de faire quelque chose de plus horizontal comme on l’a fait pour la Biennale avec notamment Art Week-end, investir des terrains de recherche. Rendez-vous à Noël pour faire le point.


“L’idée, c’est d’être dans une nouvelle vague mais aussi dans la continuité.”

Pouvez-vous nous parler de vos goûts et de votre sensibilité artistique ?

J’ai des tropismes mais depuis que je me suis installé à Brest, j’ai fait en sorte d’ouvrir mon regard et d’aller plus loin. Il y a de grands axes de la collection du FRAC Bretagne qui me parlent : la peinture abstraite, la photographie documentaire, la question du paysage. La Biennale donne une bonne idée : quelque chose de diversifié, international, qui touche tous les médiums ou presque. C’est le boulot d’un directeur de FRAC d’être éclectique !


Passer de Passerelle au FRAC, n’est-ce pas abandonner une ville qui monte ?

Il faut toujours savoir quand partir d’une institution. Six ans, c’est bien. Brest est une ville que j’adore avec cette sorte d’écosystème du bout du monde mais j’avais envie de diriger une collection. J’ai appris à découvrir Rennes pour la Biennale. C’est une ville qui me plaît, j’aime son immensité mais Brest n’en a pas fini avec moi. Je quitte Brest pour mieux y revenir avec le FRAC.


Comment allez-vous travailler avec cette nouvelle garde rennaise ?

C’est toujours chouette d’accompagner un mouvement. On va découvrir ensemble un terrain à travailler. Je suis le dernier de la liste. Je connais Jean-Roch Bouiller, j’ai eu une petite collaboration avec Arthur Nauzyciel. J’ai hâte de rencontrer le CCNRB et Matthieu Rietzler. Nous avons la chance d’arriver dans des institutions qui tournent après des gens qui ont structuré une offre culturelle. Si le FRAC Bretagne est l’un des cinq plus gros de France, c’est grâce au travail accompli.

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