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Ahmed Sylla, le prince Ahmed



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / Gregg Bréhin pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°36 - été 2013


À 23 ans, la grande tige des Dervallières, un quartier de Nantes, mène la vie d’artiste à Paris. En deux temps, trois mouvements et des sketches bien sentis, Ahmed Sylla est devenu la valeur montante du stand-up made in France.


Ce soir-là, la Cité des Congrès affichait complet depuis un bail. Ok, ce n’était pas la plus grande salle. Mais, ça affichait quand même complet. Ahmed Sylla était de retour au pays pour présenter son one-man-show écrit avec son frère Moussa, À mes délires. « C’était la première fois que je jouais chez moi. Les gens étaient venus soutenir quelqu’un qui vient de chez eux, un pur produit nantais. » Mais le succès n’est pas local. Au contraire, celui qui compte désormais parmi les tauliers de l’émission de Laurent Ruquier, On n’demande qu’à en rire, cartonne aussi à Paris. Initialement programmé jusqu’en janvier dernier au Petit Palais des Glaces, À mes délires a été prolongé jusqu’il y a peu.


“L’humour, c’est un amuse-gueule, pas du gavage. Il faut y mettre de la poésie .”

Comment, en si peu de temps, ce gamin au corps de brindille a-t-il pu arriver là ? Sans doute, parce qu’il est surprenant. Alors qu’on l’attend sur le terrain de l’humour HLM, Ahmed feinte. « Enfant, j’ai beaucoup regardé Louis de Funès, Courtemanche et Devos. Raymond Devos, c’est vraiment de la dentelle. » Jamel Debbouze et son gang ? Ils sont où ? « Je ne les ai découverts que plus tard. Mais ce n’est très clairement pas ma base. » Pareil pour le rire communautaire et la mécanique de la vanne sous forme de punchline : « Sur scène, ça ne fait pas mouche. L’humour, c’est un amuse-gueule, pas du gavage. Il faut y mettre de la poésie ». Comme diraient les Psy4 de la rime, Ahmed est un comique “à l’ancienne”. Celui qui peut compter sur ses potes qui « (l)’engueulent en cas de mauvaises prestations à la télé », n’est pas prêt de prendre le melon. Au contraire, Ahmed Sylla ne devrait pas tarder à récolter le fruit de son travail. On appellera ça le succès, labellisé “la science des Derv’”.

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