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Alex Vizorek, interview recto/verso

Interview / Patrick Thibault * Photos / Christophe Martin pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°60 - avril-mai 2018


Interview recto


L’humour français est-il belge ?

L’humour français est plus belge qu’il ne le pense. Et j’espère que le renouveau de l’humour français passera par la Belgique.

Un slogan pour définir votre humour ?

(silence…) On peut rire des choses intelligentes sans se prendre au sérieux.

Comment fait-on pour sortir du lot ?

Il ne faut surtout pas essayer. Il faut être encore plus soi même. Plus vous êtes honnête, plus les gens ont envie de rire avec vous.


Quand c’est moins drôle, est-ce que vous vous en rendez compte ?

Je dirai plutôt que quand c’est plus drôle, je m’en rends compte. L’humour n’est pas une science exacte et c’est le public qui décide. J’ai fait des sketches où je pensais changer la face de l’humour et j’étais le seul à me marrer. Et l’inverse existe aussi.

Une histoire belge ?

Celle que je préfère : savez-vous pourquoi sur la table de nuit d’un Belge, il y a toujours un verre d’eau à moitié rempli ? Parce que parfois, on a soif et parfois on n’a pas soif.

Jusqu’où peut-on aller en humour ?

Desproges disait : “On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.” Moi, je dirais : “On peut rire de tout mais pas n’importe comment.” Plus c’est compliqué, plus il faut être drôle, intelligent et plus il faut avoir réfléchi. Je ne peux pas improviser sur l’islamisme, les religions, les races, le féminisme.


Votre spectacle est-il plus important que la quotidienne sur France Inter ?

C’est plus important parce que je viens de là. Si la radio et la télé, ça s’arrête, je retournerai avec bonheur sur scène car j’aime l’idée du clown qui va à la rencontre du public. Mais la radio et la télé, ça remplit les salles.



Interview verso


Vos têtes de Turcs favorites ?

Forcément Éric Zemmour car l’idée qu’il puisse être Turc m’amuse énormément. D’une manière générale, je n’aime pas les fachos parce qu’ils crédibilisent une façon de penser de gens qui n’ont pas leur force intellectuelle. Ça m’angoisse.

Qu’apprenez-vous des tournées dans les petites villes françaises ?

Déjà la géographie. Je progresse en placement de villes sur la carte. Et finalement, je me rends compte que les Français sont très différents et en même temps similaires. Même si le Normand est plus proche du Belge que du Toulousain.

La polémique sur Læticia Hallyday, l’avez-vous vue venir ?

Pas du tout. Ça faisait rire depuis trois semaines. Je ne sais pas qui a commencé à dire que ma blague était vulgaire mais quand on a commencé à en débattre chez Hanouna et que Gilles Verdez a dit que ça n’était pas drôle, j’ai hésité à arrêter ma carrière. J’ai même appelé ma mère pour m’excuser !


Des nouvelles de Læticia ?

Elle ne m’a pas appelé mais vous savez, je m’attaque à l’image médiatique des gens. Pour l’instant elle est la sorcière qui grapille l’héritage de Jojo. Si elle est blanchie, je dirai : « Tant mieux pour elle ». Je n’ai jamais de grande haine. Si j’organise un barbecue, je l’invite et j’espère qu’elle viendra.

Quelles sont vos relations avec les politiques ?

Eux, je n’accepte jamais leurs invitations car ils essaient de vous embobiner. Après, on n’a plus le recul.

Cette candidature à la présidence de Radio France, c’est sérieux ?

Quand on s’est rendu compte qu’ils voulaient démanteler le service public, on s’est dit autant faire un programme créatif de démantèlement. On a le projet le plus honnête, ça serait une trahison de ne pas nous élire ! Ça pose des questions et nous, on continue de pasticher la vie publique.

Gauchiste…

Non, sale gauchiste. Il faut même dire “gauchiasse”, pour faire du Nadine Morano !


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