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Angèle : “Je reste fascinée par la haute couture et le prêt-à-porter.”


Interview / Barbara Le Guillou * Photo © Charlotte Abramow Publié dans le magazine Kostar n°60 - avril-mai 2018


Vous êtes quelqu'un de stylée. Depuis quand faites-vous attention à votre look ?

C’est gentil de dire que je suis stylée, pour moi, c’est un compliment. J’ai toujours fait attention à mon look mais je crois que ça n’a pas toujours été de bon goût. Petite, je me suis souvent habillée seule mais quand je regarde les photos, j’ai un peu honte. C’était important pour moi mais j’étais du genre à mettre un serre-tête à petits pois et à vouloir mon sac et mes chaussures avec aussi des petits pois.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Je crois que oui. On va dire que j’ai une bonne tête, que je ne m’habille pas trop mal, que j’ai une bonne tête blanche et que, malheureusement, aujourd’hui ça aide.


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Il faut qu’il soit confortable, classe mais cosy, et sans prise de tête. Alors en fait, j’ai toujours un tee-shirt blanc ou clair, un pantalon taille haute uni avec ceinture. Je fais attention au maquillage, parfois j’ose les paillettes mais je garde mon classique. En vérité, la scène est arrivée très vite et j’ai même pas eu le temps d’y penser.


Quels rapports entretenez-vous avec la mode ?

Pré-adolescente, je rêvais de devenir styliste. Puis, je me suis démotivée en allant aux défilés. Je me suis rendu compte que ce milieu n’a aucun humour et aucune spontanéité. La concurrence est horrible. Je n’aimais pas l’image de la femme que ça renvoyait. C’est toujours plein de conflits et de paradoxes, car je reste fascinée par la haute couture et le prêt-à-porter. Je m’arrête devant les boutiques et ça m’intéresse.


Pensez-vous être à la mode ?

Inconsciemment oui. On a envie de plaire, d’être acceptée par les autres, alors on achète ce qui est en rayon. Même les fripes sont à la mode. Disons que j’espère être à la mode mais pas trop.


Pré-adolescente, je rêvais de devenir styliste. Puis, […] je me suis rendu compte que ce milieu n’a aucun humour et aucune spontanéité.

Être à la mode, c’est quoi pour vous ?

C’est prendre un risque. Ça change tellement vite qu’on peut être à la mode un jour et pas le lendemain. Ça demande beaucoup de travail et de temps que je n’ai pas.


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Oui, souvent. Je me souviens avoir empêché ma mère d’entrer chez Birkenstock quand ça n’était pas encore à la mode et d’en acheter moi-même après pour le confort. Ça m’arrive tout le temps de changer de point de vue. Il y a des artistes que je n’aimais pas et que j’ai fini par adorer.


Avez-vous pris des vestes ?

Sentimentalement, heureusement oui. Sinon j’aurais écrit des chansons uniquement sur la loi de Murphy. Et puis ça fait grandir. Professionnellement, je prends tout le temps des claques mais je dois dire qu’elles sont positives et négatives.


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Des pyjamas, des joggings, ma trousse de maquillage, ma tenue de scène. Rien de plus.


À qui voudriez-vous tailler un costard ?

Je suis trop diplomate pour ça. Mais bon, à Donald Trump, avec plein de sucre sur son dos pour faire un jeu de mots bien nul.


Quel est le comble du chic ?

La petite robe noire au plus simple. Je suis fascinée par les vieilles dames bien habillées. Se faire belle pour se plaire à soi-même alors qu’elles pourraient s’en moquer, je trouve que ça leur donne une aura fantastique.


Le comble du mauvais goût ?

Porter des Crocs. Même si c’est chez Balenciaga et que ça coûte la peau du cul, ça ne sera jamais beau.


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?

Notre reine Mathilde. Je trouve scandaleux comment on fait d’elle une mamie, comment on la rend vieille dame alors qu’elle est jeune. J’aurais envie de lui donner des chaussures plates et de moderniser sa coiffure.


Qui rêveriez-vous de déshabiller ?

J’ai déshabillé celui que je voulais. Et je n’ai pas d’idéal côté acteur ou chanteur.


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