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Anthony Boudard, Story Board



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / David Souenellen pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°43 - décembre 2014-janvier 2015


Hier en Espagne pour Sharp et demain aux États-Unis pour Nokia, le Johnny Belle Gueule du skate nantais a fait de la glisse un mode de vie et presque un métier.

Anthony Boudard, on l’avait croisé en soirée, pas loin du bureau, sur YouTube… Malgré tout, on ne l’avait jamais pris entre quatre yeux. « Même si ça va un peu mieux, je n’aime pas parler de moi », prévient le Nantais, bavard à l’heure où la France est couchée depuis longtemps, réservé à l’heure du café, mais jamais à côté de la planche.

Pourtant, à 22 ans dont déjà 12 passés sur roulettes, il a déjà vécu plus de vies que n’importe quel CDI. « Ça me galèrerait de bosser 35 heures par semaine pour un travail que je n’aime pas. Le skate me permet de trouver des plans à droite et à gauche. » À droite, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie… À gauche, la Bosnie, la Croatie, la Suisse… Et au milieu, le skatepark de l’Hôtel Dieu à Nantes. Là où tout a commencé. « À l’époque, je ne skatais pas du tout. J’étais à fond dans le foot. Quand ce skatepark s’est construit, j’ai essayé. J’ai tout de suite aimé la liberté que le skate procurait, être dans la rue… »


“Ça va un peu vite, mais je ne prends pas la grosse tête.”

Deux ans plus tard à Paris, l’actuel pensionnaire des teams Click et Rekiem finit deuxième du Teenage Tour et se fait repérer. Tout s’accélère. « Ça va un peu vite, mais je ne prends pas la grosse tête. » Pas le genre du garçon qui voit plutôt d’un bon œil une jeunesse France glissant à chaque coin de rue. « Même si dès fois, ça me fait gentiment rigoler, je trouve ça cool. Car avant, on se foutait quand même bien de notre gueule. » Anthony parle comme un taulier dont le corps dit non de temps en temps. « À chaque changement de saison, je prends cher. » Pourtant, il reste en haut du panier. « Sans me vanter, je suis au niveau. » C’est David Couliau, « père spirituel », vieux de la vieille de la scène skate, vidéaste et photographe, qui enfoncera le clou : « Il a un skate très fluide et très spontané. Son aisance et son style impressionnent toujours. C’est une tête chercheuse donnant l’impression qu’il pourrait faire n’importe quoi. » Mais jamais n’importe comment.


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