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Atelier Vandale, barbares contemporains


Texte / Antonin Druart * Photo / Atelier Vandale pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°45 - avril-mai 2015


Bienvenue à l’Atelier Vandale, collectif dans le vent de visionnaires rennais de la visière, recycleurs sans bornes d’objets manufacturés, défoncés au fixie et au deux-roues sous toutes ses formes.

Avant, les Vandales étaient une tribu de barbares moustachus, côtoyant les Wisigoths et les Huns, donnant leur nom à l’actuelle Andalousie, pillant sauvagement toute la Gaule au passage.

Aujourd’hui assagis (enfin presque), les quatre rescapés de ce peuple nomade se sont réfugiés dans un repaire tenu secret de la périphérie rennaise. Étienne, François, Joan et Maxime, non contents d’avoir hérité de leurs ancêtres cette pilosité faciale si caractéristique, ont également conservé leur âme de conquérant. Les territoires à annexer sont devenus des matières, tel le bois et le fer. L’envahissement s’exprime désormais par le détournement d’objets, la réappropriation, la restauration et la customisation.


Ces Bricol’Boys à l’imagination débridée ont plus d’un tour d’écrou dans leur sacoche.

Le collectif, fondé en 2012, était initialement spécialisé dans la rénovation de bicyclettes, puis de mobylettes. Dernier né (et baptisé) de ses fiers destriers, après La Glorieuse et Suzette : Bouffeur de Goudron, rutilant bolide tout de rouille et de chrome, vintage de raison. Depuis, leur pratique s’est élargie à la sérigraphie textile, la pyrogravure, la photographie et la peinture. Ces Bricol’Boys à l’imagination débridée ont plus d’un tour d’écrou dans leur sacoche. Autre curiosité mise à l’œuvre, la transposition plastique et typographique d’expressions courantes de la langue française. Un exemple ? Avoir un compas dans l’œil. Cinglé, cinglant et sanglant.

« Vandale, c’est le goût des bonnes choses et du travail à la main. La réflexion et la patience. Réunir des idées et mettre à profit les compétences des uns et des autres pour faire marcher la machine », confie Étienne. Mais Vandale, c’est aussi des road-trips en brêles, comme le fameux Meules Frites à travers la Belgique ou son pendant bretonnant, le Breizh’n’Meules. Prochaine étape cette année : Les sauvageons du guidon chez les Normands. L’Odyssée suit son cours.


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