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Benjamin Jarry, comme un Lego


Texte et photo / Matthieu Chauveau pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°50 - avril-mai 2016


Après un inusable premier album solo, le violoncelliste Benjamin Jarry poursuit sa route en quartet, inspiré autant par les minimalistes américains que par le post-rock de ses groupes de jeunesse.

La première fois qu’on a entendu son violoncelle, c’était dans la seconde moitié des années 2000, sur les disques bucoliques de This Melodramatic Sauna et Marc Morvan. À l’époque, on imaginait bien le garçon, cheveux bouclés et regard doux, en musicien classique ayant soudainement décidé de s’acoquiner avec la scène folk pop nantaise. Raté. Le violoncelle était une obsession récente. Benjamin Jarry est entré en musique à 13 ans par la petite porte : comme bassiste autodidacte dans des groupes de rock. « Contrairement à un musicien de conservatoire qui apprend d’abord la théorie, il y avait dès le départ la volonté de créer quelque chose, comme un enfant qui expérimente avec des Lego. »


“Mes compositions ne sont pas discursives, plutôt sensuelles, immersives.”

Quand, 10 ans plus tard, le musicien fait des infidélités au rock pour se lancer dans l’apprentissage du violoncelle, il ne l’envisage pas comme une rupture. « Je voulais faire des choses plus personnelles, mais mes références étaient les mêmes : autant la noise de Sonic Youth et My Bloody Valentine que la musique minimaliste de Steve Reich et Philip Glass. » Ces ombres tutélaires hantent un premier disque, Splendid Isolation, enregistré en solo en 2012.

Aujourd’hui, l’artiste se produit en quartet, entouré de Sandy Ralambondrainy (piano), Suzanne Fischer (second violoncelle) et Clara Bodet (clarinette). La formation entrera en studio cet été pour l’enregistrement d’un album dans lequel, on prend les paris, on n’a pas fini de plonger tête baissée. Ça tombe bien, la musique du Nantais est faite pour ça. « Mes compositions ne sont pas discursives, plutôt sensuelles, immersives. » À l’image de ce corps habillé, baigné (noyé ?) dans une mer placide, qui illustre Double Blind, la dernière démo en écoute sur le Bandcamp de l’artiste.


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