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Céleste Richard Zimmermann, la graine du pyromane



Texte / Christophe Cesbron * Photo / © Gregg Bréhin


Prolixe, énergique, développant un travail qui entre en résonance avec notre époque violente et incertaine, la jeune artiste investit la Zoo Galerie d’une installation totale, sombre et poétique.


Après des études à l’école de beaux-arts de Nantes, dont elle sort diplômée avec les félicitations du jury en 2017, Céleste Richard Zimmermann mène de front deux activités. Elle est à la fois “artiste plasticienne” et intermittente du spectacle, sculptrice en décor pour le théâtre, le cinéma… « C’est sport ! Je travaille tout le temps, même si c’est intéressant, c’est très contraignant. Je milite pour que le statut d’intermittence soit également ouvert aux auteurs et plasticiens, que l’on puisse s’en sortir en tant qu’artiste. »   


“Je milite pour que le statut d’intermittence soit également ouvert aux auteurs et plasticiens, que l’on puisse s’en sortir en tant qu’artiste.” 

Il y a chez Céleste Richard Zimmermann une énergie, un enthousiasme, une intelligence des matériaux et de l’espace qui s’allient à une dimension plus politique, philosophique. Observatrice de notre époque et de ses violences sociales, elle joue avec les ressorts de la fable, du grotesque, créant des œuvres dont la première lecture se complexifie souvent dès qu’on s’y penche avec attention. « Je ne suis pas dans la démonstration manichéenne, je préfère faire émerger des questionnements, naviguer dans l’actualité autant que dans l’histoire de l’art, dans des formes qui rejoignent parfois quelque chose de plus populaire. » Ses matériaux de prédilection sont le polystyrène et la mousse polyuréthane. Plutôt connotés « non nobles », pas très « corrects » car issus de l’industrie pétrochimique, ils ont cette fragilité et agilité qui permet bien des expérimentations.   

Pour la Zoo Galerie, elle a créé un jardin dystopique, investissant tout l’espace d’un paysage sombre, telle une friche archéologique cramée, mêlant débris, morceaux de corps, d’architectures, matraques calcinées, bouteille, mèches… Et naissant au milieu de ce chaos, des plantes semblent surgir. « J’aime cette phrase que j’ai lu en Amérique latine : ils ont voulu nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines. »  


Ashes to stitches, Zoo Galerie, Nantes, jusqu’au 26 octobre.


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