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Cléon, bien dans ses pompes



Depuis 70 ans, l’entreprise Cléon trouve chaussures à nos pieds en s’adaptant à un marché en perpétuelle mutation. Basée en Anjou, elle s’impose comme l’un des acteurs majeurs du secteur en France.

Le nom de Cléon ne vous est peut-être pas familier. Pourtant, il y a de fortes chances que vous ayez sans le savoir déjà porté des chaussures dessinées et fabriquées par la société ligérienne. Longtemps experte de la sous-traitance (San Marina, Devred, Eram, Jules…), la société familiale officie aujourd’hui à travers sept marques, parmi lesquelles le mastodonte Redskins, le classieux à l’italienne Azzaro ou les créations 100% maison Kost et Kleman. « C’est grâce à cette diversification que la société familiale a perduré, là où d’autres, notamment dans la région, ont dû fermer à la fin des années 90 », remarque Mathieu Cléon, responsable communication et marketing de l’entreprise créée par son grand-père à la Libération et aujourd’hui dirigée par son père.

Basée depuis toujours à La Romagne, près de Cholet, la société connaît elle aussi des difficultés à la fin du millénaire. Dès 1998, la chance tourne cependant avec la signature d’un contrat de licence avec Redskins, l’une des marques leader de la chaussure homme en France. Le chiffre d’affaires passe alors du simple au double, flirtant avec les 40 millions d’euros. « Redskins, c’était un rapport qualité-prix inédit, pas encore concurrencé par la mode sportsware, comme la Stan Smith d’Adidas. » Et permis par une baisse des coûts liée à la délocalisation de la production, en Asie notamment : « À cette époque, les perspectives de développement pour le made in France étaient compliquées. Paradoxalement, c’est cette diversification du sourcing pour développer notre chiffre d’affaires qui nous a permis de conserver nos ateliers en France. » Car, pendant ce temps, le site du Maine-et-Loire ne cesse de tourner…


“Un agent importateur japonais a eu un coup de foudre pour une paire trouvée dans une friperie il y a quelques années.”

Aujourd’hui, l’avenir des ateliers de La Romagne pourrait bien se jouer à l’étranger. En Asie, d’une manière surprenante. Kelman, l’une des trois marques fabriquées en France (avec Kost, créée en 2008 et les chaussures bateau Christophe Auguin), connaît un succès surprise au pays du soleil levant. « Cette marque, on l’a dans notre catalogue depuis la fin des années 80. Elle était à la base destinée aux militaires, pompiers ou stewards qui cherchaient des chaussures à la fois habillées et sécurisantes. Un agent importateur japonais a eu un coup de foudre pour une paire trouvée dans une friperie il y a quelques années : le Padre, un modèle initialement destiné aux officiers en période de transition. » Sobriété et solidité agrémentées d’une petite touche vintage, tels sont les atouts de cette marque dont les Japonais – et plus récemment les Coréens du Sud – ne finissent pas de tomber amoureux. Avec, cela ne gâte rien, la petite étiquette made in France en bonus. « C’est un peu le principe des vases communicants, s’amuse Mathieu Cléon. Pour nos marques, on importe des chaussures fabriquées en Asie mais on leur vend aussi des modèles fabriqués en France. » Preuve s’il en est que fermer les frontières serait vraiment une ineptie.




1945 : création de la société par René Cléon à La Romagne près de Cholet

1988 : lancement de la marque Kleman (chaussures de travail), contraction phonétique de Cléon Manufacture

2000 : contrat de licence avec Redskins

2008 : création de la marque Kost, élégante et décontractée

2015 : création d’un poste de directeur export pour développer l’international

2016 : 33,5 millions d’euros de chiffre d’affaires

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