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David Gauchard, sur un plateau



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / Gildas Raffenel pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°39 - février-mars 2014



Rennais depuis cinq ans, David Gauchard a fait parler de lui en montant trois Shakespeare qu’il a tous passés au shaker de la technologie. Aujourd’hui, avec sa nouvelle création, Ekatérina Ivanovna, le metteur en scène met son théâtre à poil.

Au Théâtre de Saint-Nazaire où sa compagnie L’Unijambiste est en résidence, David Gauchard nous accueille un club à la main. « Je suis fan de golf. » Dans la foulée, le metteur en scène tape la balle. À quelques mètres de là, des femmes se déshabillent, prennent des poses de pin-up et se font shooter. Les photos seront utilisées dans Ekatérina Ivanovna. Avec Gauchard, le théâtre dit classique en prend pour son grade. Mais l’acte n’est jamais gratuit. « Je parle de théâtre de la réconciliation. Comment une œuvre classique peut-elle exister à l’époque des nouvelles technologies ? On peut dire que l’on ne comprend rien à Racine. Pour autant, ce n’est pas plus compliqué que le rap pour nos parents. Si chacun décide de faire un pas vers l’autre, plus rien ne sera un problème. »


J’ai décidé d’abandonner toute la technologie qui, sur ma trilogie shakespearienne, avait fait de moi un artiste numérique. Je voulais nettoyer tout ça et mettre mon théâtre à poil.”

Dans cette adaptation d’une pièce de Léonid Andréïev, « personnage sulfureux et contemporain de Tchekhov », il abandonne presque le high-tech. L’enjeu d’Ekatérina Ivanovna ou l’histoire d’une femme qui, dans une Russie pré-révolutionnaire, échappe aux balles d’un mari persuadé qu’elle le trompe, n’est pas là. « J’ai décidé d’abandonner toute la technologie qui, sur ma trilogie shakespearienne, avait fait de moi un artiste numérique. Je voulais nettoyer tout ça et mettre mon théâtre à poil. » Et se concentrer sur ses comédiens, sa troupe. « Pendant quelques années au sein de la compagnie, on avait occulté le corps. Avant, le dispositif tournait autour des acteurs. Aujourd’hui, les acteurs sont le dispositif. » Et David Gauchard, un artiste qui mériterait d’intégrer le club des bankables tant il a tout compris au passé, au présent et à leur croisement.


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