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Dick Rivers : “Paul Bond à Nogales, Arizona”



Interview / Arnaud Bénureau * Photo / Carole Epinette Publié dans le magazine Kostar n°30 - avril-mai 2012


Quel rapport entretenez-vous avec la mode?

Je n’ai jamais suivi les modes. Par moments, je suis dans le coup. À d’autres moments, je suis out. Je ne fais et je ne mets que ce qui me plaît.


Quand avez-vous été out ?

À une époque, les mecs ne supportaient pas les bottes de cow-boys. Et puis, tout à coup, Madonna s’est mise à en porter. Alors que moi, mes premières bottes, je les ai eues à treize ans. Ma mère me les avait achetées au surplus américain de Cannes.


Avez-vous un créateur fétiche ?

J’adore Paul Smith. J’adore aussi une partie de ce que fait Armani. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’adore m’habiller.


Depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Je n’y ai jamais fait attention.


Vous avez quand même conscience que Dick Rivers, c’est aussi un look…

Tout ce que j’ai fait dans ma vie, je le dois à mon personnage. D’ailleurs, à mon sens, si je ne fais pas assez de cinéma, c’est justement parce que les metteurs en scène sont davantage intéressés par mon look et non par ce que je pourrais faire. Mon rêve serait de jouer dans un film historique où là, je serai véritablement déguisé.


Avez-vous fait évoluer votre look au fil des années ?

En 1968, j’ai eu les cheveux longs parce qu’il le fallait. Mais ma femme a toujours eu tendance à m’engueuler étant donné que je mets toujours les mêmes fringues.


Justement, où trouvez-vous vos fringues ?

J’ai un costard de chez mon ami BILLTORNADE. Même si ce n’est pas de la grande couture, je le trouve bien coupé. Sinon, je mets des jeans ; mais uniquement des Wrangler. Ce sont les derniers jeans made in USA.


“Tout ce que j’ai fait dans ma vie, je le dois à mon personnage.”

Et vos bottes…

Elles viennent de chez Paul Bond à Nogales, Arizona. Depuis 35 ans, elles sont faites sur mesure pour moi. Il a la forme de mes deux pieds. Je choisis uniquement la peau qui est souvent du kangourou.


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Non, jamais !


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Comme tout le monde. Mais je n’ai pris que des vestes discographiques. Entre 1968 et 1971, on a tous morflé. On est tombé en plein truc baba cool. La France était le royaume de Stone et Charden, Mike Brant… Le rock était has been.


Quel est le comble du chic ?

Un beau smoking qu’on ne met plus assez à mon avis.


Et du mauvais goût ?

Ce que j’appelle les “caca lourd”, c’est-à-dire tous ces jeans qui descendent en dessous des fesses.


Qui voudriez-vous relooker ?

La plupart des politiques qu’ils soient de droite ou de gauche. Je trouve qu’ils sont un peu trop dans le mauvais goût.


Qu’est-ce que cela signifie être rock en 2012 ?

C’est une attitude et surtout pas un look. Je connais des mecs qui sont banquiers, chirurgiens ou cultivateurs et qui sont vachement rock dans l’état d’esprit.


Finalement, entre Johnny, Eddy Mitchell et vous, lequel a le plus d’allure ?

Moi !


Juste après sa date dans le club malouin, il remplira un Olympia. Dans le cadre de cette tournée, Dick Rivers défend son dernier album, Mister D. Pour les textes, on retrouve Joseph D’Anvers, mais aussi l’ex-parolier de Bashung, Jean Fauque. Mister D est plus vivant que jamais et vit toujours en rock.

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