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Elisabeth Hérault, généreuse et sans barrières



Texte / Guillaume Goubier * Photos / © Fabien Tijou Publié dans le magazine Kostar n°90 - avril-juin 2024


Touche-à-tout inspirée et inclassable, il peut être difficile de démêler le parcours d’Elisabeth Hérault. Les fils rouges sont pourtant bien là.


Dès ses études de musique à Angers, Élisabeth Hérault manifeste un besoin de « changer de geste », passant de la flûte au saxophone et au trombone. Mais c’est à une rencontre qu’elle doit de ne pas avoir suivi la voie toute tracée du classique et du Conservatoire, une rencontre avec la rue, et Jo Bithume. Une occasion en or de « basculer, d’être ailleurs ». Ce besoin de nouveauté jalonne le parcours de “Babette”, qui va dès lors toucher à toutes les disciplines, tous les formats.

On la retrouve à composer des BO de spectacles, notamment pour le théâtre d’objets de la Cie NoMORPa ou, à nouveau dans la rue, pour Futur·e·s, qui mêle théâtre et danse. Il en ressort un goût certain pour les démarches hybrides, ou « plurielles », selon ses propres termes. De fait, elle multiplie les collaborations avec des artistes qui transcendent souvent les barrières musicales, de Lo'jo à l’opéra de rue des Grooms, de la Tribu des femmes à Erdeven Spiritual Ensemble. Cet esprit d’ouverture se traduit également par son goût de la transmission : ateliers auprès de jeunes et d’amateurs avec Listen to This et All We Need is Live, création des Quatre petites saisons au lycée Joachim du Bellay…   

Difficile de la résumer mais c’est peut-être cette soif insatiable de nouveauté, cette énergie déployée à « trouver l’endroit de rencontre, de générosité » qui la caractérise et ressort tant dans Des Lions pour des lions et Da Pontcé. S’ils conservent ce côté dansant, autre fil rouge de sa carrière, les deux projets n’en sont pas moins différents. Des Lions, à l’instrumentarium audacieux, a pris forme « dans un geste un peu plus rock, transe, avec une grosse énergie à sortir », libérant ce qui était « encore contenu de [son] apprentissage ». Et parce qu’« avec le temps, on devient peut-être un peu moins muet », on la voit aussi arriver au chant. La voix se fait encore plus présente dans Da Pontcé  ; plus fragile, poétique et entraînante, elle y peint des « cartes postales, des tableaux pop un peu dadaïstes ». De quoi se réjouir de retrouver bientôt sur scène cette irrésistible générosité. 

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