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Festivals d'hiver


Squid © Holly Whitaker

Dossier réalisé par Matthieu Chauveau et Barbara Le Guillou

L'appel de Londres


Alors qu'on fête les 40 ans de London Calling, pierre angulaire du punk rock signée The Clash, c'est un véritable revival du genre qui se dessine ces dernières années outre-Manche. La Route du Rock hiver en apporte une belle démonstration avec quatre nouvelles sensations qui donnent envie de ressortir sa vieille paire de Dr Martens : Squid, LIFE, Working Men’s Club et Egyptian Blue. Mais, qu'on ne s'y trompe pas, en plein Brexit, le pays est loin de se regarder le nombril : la preuve avec les excellents BEAK> dont le rock hypnotique lorgne le Krautrock allemand et Kit Sebastian, duo psyché pop basé à Londres mais constitué d'un Français et d'une Turque, à placer non loin d'Altın Gün, qui a justement mis le feu au festival l’été dernier.


La Route du Rock, Collection hiver, Saint-Malo, 4 au 7 mars.



Décoller sur le dancefloor


DJ Pierre / DR

Une quinzaine d’événements, plus de quarante artistes, le tout sur six jours ! Astropolis L’hiver prend chaque année plus d'ampleur, au point de devenir aussi incontournable que sa légendaire version estivale (un quart de siècle l'an dernier). Tout en haut de l'affiche, c'est le mythique DJ Pierre qui devrait faire sévèrement monter la température d'une Carène transformée en "Bunker Palace". Pionnier de l'acid house à Chicago, le musicien partage la scène avec Folamour, DJ lyonnais qui pourrait être un de ses héritiers, en moins acide et plus ouvert aux sonorités jazz et soul. Et si l'avalanche de beats ne stimule pas assez vos neurones, rendez-vous au centre d'art Passerelle où l'artiste Ari De B invite à « Décoloniser le dancefloor » avec une conférence dansée sur le voguing.


Astropolis L’hiver, Brest, 11 au 16 février.



Brest.be


A Love Supreme © Anne-Van-Aerschot

Le grand Ouest est désormais irrigué par la danse en début d’année (festivals Trajectoires à Nantes, Waterproof à Rennes…). Dañsfabrik, sous-titré Festival de Brest, se présente comme une semaine réjouissante qui célèbre la danse un peu partout en ville. Cette édition au fort accent belge est co-programmée par Lisbeth Gruwez et Maarten Van Cauwenberghe qui présentent en avant-première Piano Works Debussy. À voir aussi, au Quartz, A Love Supreme de Salva Sanchis/Anne Teresa de Keersmaeker ; Lou de Mickaël Phelippeau ; Mascarades de Betty Tchomanga. On retient Eighteen de Thierry Micouin à la Maison du Théâtre. Après un nouveau temps de résidence, Ainsi sois moi d’Olivier De Sagazan devrait arriver à maturité au Mac Orlan.


Dañsfabrik, Festival de Brest, 2 au 7 mars.



Cirque en création


Abaque © Laurent Girardeau

Depuis 2005, Ay-Roop a mis le cirque en ébullition. Le chemin parcouru est exemplaire jusqu’à l’obtention du label Scène de territoire pour les arts de la piste. Pour l’édition 2020, Ay-Roop plante des chapiteaux esplanade Charles de Gaulle. On vous recommande Vol d’usage, spectacle de jongle aérienne et vélo acrobatique de la Cie.Quotidienne, Abaque du Cirque sans noms ou Tania’s Paradise de la Cie Attention fragile. Il sera plus difficile de trouver des places pour Projet.pdf, Smashed ou Le Bruit des loups dans les salles partenaires. Mais vous pouvez retrouver Étienne Saglio et son projet Fantôme car l’artiste s’empare du Théâtre du Vieux Saint Étienne pour de longues plages horaires en accès libre.


Ay Roop, Rennes Métropole, 19 au 26 mars.





Touchéé !



Olivia Ruiz © Christophe Acker / Bastien Lallemant © Franck Loriou / Jeanne Cherhal © Matthieu Zazzo


À l'image de l'accent aigu dédoublé sur son nom, Les Émancipéés se plaisent à réinventer les règles du festival. Pour leur 4e édition, ils misent plus que jamais sur un étonnant mélange de mots chantés, lus, filmés, dansés ou incrustés dans les bulles de BD.


À l'heure où la programmation des festivals a tendance à s'uniformiser (phénomène particulièrement prégnant l'été), Les Émancipéés constituent une sacrée bouffée d'oxygène. À Vannes et alentours, ce sont des propositions bien souvent inédites qui attendent les spectateurs. Outre cinq concerts d'une chanson française exigeante (Vincent Delerm, Jeanne Cherhal et La Grande Sophie côté valeurs sûres ; Aloïse Sauvage et Bastien Lallement côté secrets bien gardés), une vingtaine de rendez-vous abolissent les frontières entre disciplines. Notamment en alliant lecture et musique, comme le fera Julie Depardieu sur les mots de la romancière irlandaise Edna O'Brien, ou Olivia Ruiz dans un concert-théâtre intimiste évoquant l'exode de ses grands-parents espagnols. Sans compter les désormais traditionnels bal littéraire et sieste acoustique. De frontières dépassées, transgressées, il est aussi question au sens strict, cette quatrième édition s'avérant plus ouverte sur le monde que jamais. Côté BD, deux grands artistes africains, Marguerite Abouet et Barly Baruti, sont à découvrir le temps d'une exposition et d'une rencontre, alors que le 7e art fait son apparition sous la forme d'un documentaire sur l'étonnante Hedy Lamarr, comédienne juive autrichienne, star d’Hollywood et scientifique brillante.


Les Émancipéés, Vannes et Arradon, 23 au 29 mars.




Show devant


Marisa Paredes dans Tout sur ma mère

30 ans de cinéma espagnol en France et à Nantes, ça se fête. Après la venue de Javier Bardem qui a enflammé la ville l’an passé, le Festival du Cinéma espagnol de Nantes n’entend pas voir la température baisser pour sa 30e édition. Un prix d’honneur spécial trentième sera donc attribué à Marisa Paredes. De Talons aiguilles à La Pïel que habito, en passant par Tout sur ma mère, l’actrice a tourné dans six films du cinéaste espagnol Pedro Almodovar. De nombreux cinéastes et acteurs présenteront leurs coups de cœur en complément des différentes compétitions. Olivia Ruiz donnera un concert à l’Opéra !


Festival du Cinéma espagnol, Nantes, 25 mars au 5 avril.



Et P.A.N.G !


Ophélie / Yoann Bourgeois © Géraldine Aresteanu

Béatrice Hanin, la directrice du Théâtre à Saint-Nazaire chérit son temps fort P.A.N.G ! Un pas de côté qui permet au spectateur de vivre des expériences singulières et intenses. Invité de l’édition, Yoann Bourgeois. Après le succès et la claque du spectacle Celui qui tombe, le circassien, acrobate et chorégraphe, y présente Prologue. Une soirée en trois temps : Ophélie, Fugue balles et Huragan. Trois occasions de découvrir la palette de l’artiste qui n’a pas son pareil pour déplacer le regard du spectateur souvent médusé par la performance et sa beauté. Second spectacle, Minuit, un projet qui se réinvente à chaque fois dans un nouveau théâtre et aussi son film Les grands fantômes.


P.A.N.G !, Le Théâtre, Saint-Nazaire, 20 et 21 mars.





Le conte est bon


Hiboux © Matthew Gray Gubler

Prolonger la pratique ancestrale du conte. C'est de cette envie qu'est né Mythos, il y a déjà plus de 20 ans. Très vite, le festival s'est élargi à l'art de la parole en général et l'édition 2020 confirme cette diversité avec brio. Si le parc du Thabor est réservé à la chanson, les mots résonnent de bien des manières dans une dizaine de lieux du grand Rennes. Au MeM, Arnaud Aymard, dont le CV (comédien, animateur radio, écrivain…) résume à lui seul l'esprit de Mythos, donne son loufoque mais poétique Super Méga Super Paco Show. Salle Guy Ropartz, changement d'ambiance avec Hiboux, pièce décalée et drôle qui aborde le deuil à l'heure des nouvelles technologies. La grande faucheuse : un thème éternel du conte… Pour le reste, Mythos est un festival qui défriche, il ne faut donc pas hésiter à sortir des sentiers battus.


Mythos, Rennes Métropole, 27 mars au 5 avril.


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