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Gaëlle Héraut, drôle de dame



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / Yann Peucat pour Kostar


Ancienne élève du TNB, la metteur en scène Gaëlle Héraut s’apprête à relever le défi d’adapter Les Chroniques du grand mouvement, sept pièces écrites par Marine Auriol.


La première fois, on n’a rien compris. Elle commençait une phrase, s’arrêtait, développait une autre idée… À sa décharge, cette première rencontre avait lieu dans le cadre jamais très glam d’une conférence de presse. Gaëlle Héraut nous avait intrigués.

Le lendemain, en tête-à-tête, tout s’est éclairci. « Je suis bordélique, pas claire, mais je ne suis pas folle. » Aucun doute là-dessus.

À une époque où le tweet se présente comme le maître étalon de la pensée, la bio doit être express. Alors ça sera pêle-mêle, un bac A3, des stages de théâtre l’été, un désir de se frotter in situ au théâtre allemand, un solo du Cercle des Menteurs, monté avec la complicité de l’auteur Jean-Claude Carrière et joué en festival, dans une salle des fêtes ou encore dans une chapelle, et l’école du TNB où elle a tout pris. « Il fallait éprouver, encore et encore, les choses. Rien de ce qui me constitue aujourd’hui ne vient du TNB. Ce n’est qu’après, qu’on affine son théâtre. »


“Montrer aux acteurs dans quelle direction je voulais aller sans utiliser de mots idiots .”

Aujourd’hui, il est incarné par Zig et More, premier chapitre des Chroniques du grand mouvement ou le face- à-face, s’étirant sur plusieurs années, entre un jeune soldat tenant en joue un gamin de huit ans.

Même si elle n’est pas la seule, Les Harmonies Werckmeister, hit pour cinéphiles hardcore signé Bela Tarr, est une influence revendiquée. « Ça m’a permis de montrer aux acteurs dans quelle direction je voulais aller sans utiliser de mots idiots », explique celle qui ne se définit « pas du tout comme féministe », mais reconnaît que « ce n’est pas simple d’être à la fois une jeune femme, une comédienne et une metteur en scène. Devant les producteurs, j’arrive avec autant de doutes que de certitudes. J’essaie d’avoir l’air plus solide, mais ça me rattrape vite. Je n’arrive pas à faire semblant. » Là, Gaëlle Héraut la comédienne ne joue pas. Quant à la metteur en scène, elle pose ses tripes sur le plateau.

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