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Gangsta Théâtre, gang, bang !



Texte / Arnaud Bénureau * Photo / David Souenellen pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°40 - avril-mai 2014

Avec Gangsta Théâtre, collectif à deux têtes et pièce du même nom, les Nantais Tanguy Bordage et Armel Façon appuient sur la gâchette d’un théâtre qui serait soluble dans Terrence Malick, GTA et le gangsta rap.

Tanguy Bordage est en avance. Tout juste le temps de s’asseoir que celui qui se rêvait basketteur pro et qui terminera au Conservatoire de Nantes, prévient direct : « On n’est ni NTM, ni Élie Semoun et Dieudonné. » Même s’ils se connaissent depuis sept ans déjà, Armel Façon et Tanguy Bordage ne forment pas un duo menotté ensemble « pendant les dix prochaines années ».

En attendant, les comédiens agitent le petit milieu avec Gangsta Théâtre. Mieux, ils bousculent des programmateurs, incapables de savoir ce qu’ils vont pouvoir faire de ces artistes complètement en prise avec leur époque. Car dans cette pièce brûlante et pensée en terrasse et entre deux parties de Playstation, on croise le Malick de The Tree of Life, une violence que ne bouderait pas Gaspar Noé, l’imagerie gangsta désossée de son discours –qu’ils ne défendent pas – et l’amour du texte. Et dans l’œil de ce cyclone, la Génération Y. « Oui, c’est un spectacle générationnel, souligne Armel. Mais le parti pris a quand même été de faire un spectacle sur nous deux. Il y a l’envie de se remettre en question. À ce niveau-là, Gangsta Théâtre est un projet égocentrique » qui, plus globalement, questionne le théâtre.


“On fait simplement le théâtre que l’on aimerait voir : un théâtre élitiste et populaire.”

« On n’invente rien. On s’inscrit dans le théâtre moderne à l’inverse de celui qui est présenté dans les écoles. » Et ça marche. Lors de séances de travail ouvertes au public, ils ont mis la misère aux lycéens présents. La génération Booba a pris conscience que MTV n’était pas la seule à ouvrir une fenêtre sur le monde et que des auteurs de théâtre étaient capables de mettre en scène un blockbuster. « On a envie d’ouvrir le champ des possibles à ces jeunes-là. Si, à notre échelle, on y arrive, c’est énorme. Notre démarche n’est pas snob. On fait simplement le théâtre que l’on aimerait voir : un théâtre élitiste et populaire. » n Entourés de « Rolls Royce » (Pierre Bouglé au son, India Hair sur scène, Emmanuel Larue à la vidéo et à la lumière et Rémi Noell à la post production), Tanguy Bordage et Armel Façon sont aujourd’hui affûtés comme jamais pour brûler les planches. Aux programmateurs désormais de leur fournir les allumettes.


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