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Gaël Rougegrez, pour la beauté du geste



Texte / Vincent Braud * Photo / Delphine Saliou pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°43 - décembre 2014-janvier 2015


Il avoue un parcours de danseur “atypique”. En 2003, son tout premier contrat professionnel, c’est au Centre Chorégraphique National de Nantes qu’il le signe. Gaël Rougegrez sortait tout juste du CNSM (*). Depuis, il a dansé sur la scène du Lincoln Center de New York, sur celles du Zénith à Caen ou de Stereolux à Nantes.


Rien ne prédisposait Gaël Rougegrez à une carrière de danseur. Comme ses parents, agriculteurs dans le Nord, il n’y pensait pas vraiment. Pourtant, il reconnaît leur devoir beaucoup : « Ils ne m’ont ni poussé, ni retenu… juste fait confiance. » Des cours de danse hebdomadaires à la MJC d’Hesnin – « j’avais huit ans et j’étais le seul garçon » –, puis c’est le Conservatoire de Lille. Et le voilà encouragé à se présenter à Paris. Il y fait trois ans de classique avant d’exprimer l’envie de sauter le pas. « Au bout de trois ans, je n’y trouvais plus mon compte. J’avais envie d’aller plus loin dans la gestuelle… » Il en sort, trois ans plus tard, et c’est une autre vie qui commence.


« Le plus dur, pour un interprète, c’est d’être soi sur scène, se plonger dans une gestuelle, une esthétique, être vraiment dedans… »

Gaël reste marqué par les chorégraphes des années 80/90 – Pina Bausch, Maguy Marin… – et par les rencontres de ses débuts. « Claude (ndlr Brumachon), puis Hervé Maigret, Maryse Delente, Angelin Preljocaj, Blanca Li. Créations, reprises de rôles, il ne se pose pas trop de questions. « Ce sont ces démarches, très différentes, dont je me nourris… » Quel que soit le chorégraphe, « le plus dur, pour un interprète, c’est d’être soi sur scène, se plonger dans une gestuelle, une esthétique, être vraiment dedans… »

Pourquoi la danse ? « Pour la beauté du geste. » Parce que la danse est un langage universel et qu’elle lui permet (aussi) de voyager, d’aller à la rencontre d’autres publics, d’autres cultures, d’autres regards. « J’ai beaucoup de chance de pouvoir faire ce métier… », avoue le danseur qui, à 34 ans, pense à écrire ses propres pas. « J’y réfléchis avec Christine Labadie. Une idée de court métrage, quelque chose autour de la filiation… »

Dans l’immédiat, Robot, la dernière création de Blanca Li, lui offre une tournée. Cette pièce, il l’a vue naître avec ces longues séances de travail où il fallait apprendre aux machines, ces petits robots, à entrer dans la danse. Un projet particulier qui rencontre un vrai succès populaire. Mécanique ou humain, la beauté du geste, toujours.

(*) Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

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