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Guillaume Doucet, contre la montre



Texte Patrick Thibault * Photo / Ludovic Failler pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°43 - décembre 2014-janvier 2015


Depuis l’apprentissage à l’école du TNB avec Stanislas Nordey, Guillaume Doucet a fait un sacré bout de chemin. Succès du off d’Avignon 2014, il enchaîne les créations à toute vitesse comme pour conjurer le temps qui file déjà trop vite pour lui.

Avignon, juillet 2014. Mirror Teeth fait un malheur à la Patinoire. Cette comédie de Nick Gill qu’il a mise en scène comme un sitcom réjouit le public. « Ça a été une surprise de voir les gens se marrer à ce point-là. C’est pourtant de moins en moins une vraie comédie et un vrai truc trash. » La pièce reprendra la route à la rentrée 2015 avec les dates engrangées depuis Avignon.

Ce succès ne monte pas à la tête de Guillaume Doucet et du groupe Vertigo. L’ancien élève et interprète de Stanislas Nordey a pris ses distances : « J’ai brûlé le maître depuis ma troisième mise en scène. » Il se concentre sur le travail avec Philippe Bodet et Gaëlle Héraut, ses acteurs fétiches et son équipe. « Ensemble, on se crée un langage, un jeu de références. »


“Mon problème est toujours de vouloir monter cinq projets en même temps !”

En boulimique de la création, Guillaume Doucet s’attaque à Don Juan. « Ça me trotte depuis un moment dans la tête alors que je ne monte que du théâtre archi contemporain. » Le metteur en scène cherchait une adaptation contemporaine, avant de réaliser que ce qui lui plaisait c’était le théâtre de Molière. « Les gens vont croire que ça n’est pas l’original alors qu’il n’y a que deux mots qui changent .» Il en parlerait des heures et on a envie de le suivre dans son imaginaire. « Il est assez rock, un membre qu’on ne connaîtrait pas encore des Rolling Stones. » Et GuiIlaume Doucet de nous montrer sur son téléphone la décapotable dans laquelle se déroulera une partie de la pièce qui visitera aussi un sauna et une petite église genre Kill Bill.

L’imagination bouillonne. « Il est important de dé-hiérarchiser nos références culturelles. Dans Mirror Teeth, il y a autant du Godard que du Lady Gaga. » Un mot sur Dissocia, la création d’après ? « C’est compliqué, avec une grosse machinerie. » Alors avant, il va peut-être monter Love on information, la dernière pièce de Caryl Churchill. « Il faut la mettre en scène maintenant mais j’ai besoin de 14 acteurs pour 120 personnages. Mon problème est toujours de vouloir monter cinq projets en même temps ! »


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