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Irène Drésel : “Être à la mode, c’est quelque part déjà être en retard.”



Interview / Matthieu Chauveau * Photo / © Valérie Mathilde Publié dans le magazine Kostar n°89 - février-mars 2024


Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?   

Depuis le début des années 2000. Vers mes 16 ans, en arrêtant la danse classique, j’ai pu me couper les cheveux, me les teindre en rouge, m’habiller avec des tenues en vinyle noir et dentelle. J’avais un look très affirmé, un peu néo-goth. Ça dénotait bien avec les autres élèves !


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? 

Non. Quand on me demande mon métier, on se doute que je suis peut-être artiste mais pas en musique électronique. Je porte des couleurs, des matières assez douces, soyeuses…


Comment choisissez-vous votre costume de scène ? 

Je dessine mes habits avec des créatrices, notamment Léa Huet et je travaille avec une styliste, Marion Chambrette. L’idée est d’avoir des tenues qui inspirent le cérémonial tout en étant romantiques, avec un élément de modernité en plus. Pour notre dernière date à La Cigale, Louboutin nous a par exemple prêté une belle paire de grosses chaussures blanches qui venait casser le côté plus classique de la robe.


Le style n’est pas que vestimentaire chez vous… Pourquoi ces fleurs, qui recouvrent vos machines à chacun de vos concerts ?   

Chez moi, aux portes du Perche, il y a des fleurs partout : dans le jardin et sur les papiers peints de chaque pièce de la maison. C’est bucolique, très romantique… J’ai voulu ramener cet univers sur scène.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ? 

J’aime la mode mais je ne pense pas être à la mode. Je suis mes propres envies, même si je peux me servir de choses qui sont tendance. Par exemple, je porte beaucoup de Crocs chez moi à la campagne. Mais des Crocs très customisées, avec du brillant partout. Je les ai portées une ou deux fois sur scène et je sais que ça a fait son petit effet (sourire). 


Être à la mode, c’est quoi pour vous ? 

C’est suivre quelque chose et je n’aime pas trop cette idée. C’est pour ça que j’estime qu’il ne faut pas l’être. Être à la mode, c’est quelque part déjà être en retard.


Avez-vous déjà retourné votre veste ? 

Oui. J’habitais en plein centre de Paris et j’ai toujours dit que j’y resterai mais j’ai déménagé à la campagne en 2013. Je voulais avoir plus de temps pour me consacrer à ma musique et ne plus être dérangée par les sollicitations extérieures. J’avais beaucoup de mal à me concentrer à Paris !


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?   

Quelques vêtements – mais peu parce que je n’ai pas beaucoup de place –, un sèche-cheveux, mon maquillage et un défroisseur. Très important le défroisseur parce que je ne supporte pas les vêtements froissés, en particulier les tenues de scène !


“Je porte beaucoup de Crocs chez moi à la campagne. Mais des Crocs très customisées, avec du brillant partout.”

Y emmenez-vous votre César de la meilleure musique originale, que vous avez obtenu l’an dernier pour le film À plein temps d'Éric Gravel ?   

Il fait 3,7 kg donc non ! Il reste bien au chaud dans ma salle de bain, qui est dorée comme le César. 


Quel est le comble du chic ?  

J’adore les accessoires, je dors même avec mes bijoux. Mais je suis assez admirative des personnes qui n’ont rien et qui arrivent à dégager quelque chose. Par exemple Charlotte Gainsbourg. Sans bijoux, à peine maquillée, elle reste très chic.


Le comble du mauvais goût ?   

Ne pas être en phase avec soi-même.


Quelle personnalité voudriez-vous relooker ?   

Si un jour je faisais un duo sur scène avec la chanteuse Aurora en featuring, je pense qu’il y aurait là une belle opportunité de recherche de look. On partage un peu le même univers, mais dans un style différent.


Votre premier tee-shirt de groupe ?   

C’était plutôt un sweat à capuche, du groupe de metal Korn. Je le portais ado, avec des collants résille et des Rangers. À l’époque, j’aimais bien avoir un style sombre, grunge. Tout l’opposé du look que j’ai maintenant, plutôt romantique !

 

Warehouse, Nantes, 21 mars

L’Antipode, Rennes, 22 mars

Festival Art Rock, Saint-Brieuc, 19 mai

Festival Terres du Son, Monts, 12 juillet.

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