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Jean-Paul Rouve, interview recto/verso



Interview et photos / Matthieu Chauveau pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°63 - décembre 2018-janvier 2019


Interview recto

Pourquoi Ludivine Sagnier et José Garcia pour interpréter vos frère et sœur ?

J'aime la fragilité de José, au-delà du côté comique qu'on connaît. Pour le rôle de Ludivine, j'ai vu beaucoup d'actrices entre 35 et 40 ans. Je voulais ce mélange de douceur et de force et je ne l'ai retrouvé que chez elle.

Êtes-vous famille ?

Sans doute pas trop puisque, pour moi, les amis et la famille, c'est un peu la même chose. Pareil dans mes films où ce qui me plaît, ce sont les relations humaines. Ça passe essentiellement par le prisme de la famille mais je ne dis pas que ce sera toujours le cas.

Deuxième collaboration avec David Foenkinos. Qu'aimez-vous chez lui ?

Son humour et sa façon de regarder les petites choses de la vie.

Préférez-vous être sur les planches, devant ou derrière la caméra ?

C'est tellement différent... Les planches, ce n'est pas ce que je préfère mais j'aime être devant et derrière la caméra. J'ai la chance d'avoir trouvé cet équilibre et j'en suis heureux.


Vos comédiens semblent à contre-emploi...

Je ne sais pas ce que cela veut dire, "à contre-emploi". Il y a des bons et des mauvais acteurs, c'est tout. Et un bon acteur peut tout faire.

Sheller, Souchon, Goldman... Il y a beaucoup de variété française dans Lola et ses frères. Podium vous manque ?

Mettre des musiques parce qu'elles sont à la mode, ça n'est pas mon truc. Les chansons ne sont pas là pour faire joli : c'est du dialogue. Il faut que ça résonne avec la situation.

Le père de Lola, ça n'est donc pas Jacques Demy ?

C'est fou parce que je déteste les comédies musicales, sauf celles de Jacques Demy ! Pourtant c'est tout le contraire de ce que j'aime : les choses réalistes. J'ai aussi aimé La La Land mais le réalisateur s'est inspiré de Demy.




Interview verso

Vous ne deviez pas jouer dans votre film. Quel acteur n'a pas été à la hauteur ?

Je ne dirai pas son nom et il ne manquait pas de talent mais le tournage a été décalé et ça ne s'est pas fait. Sincèrement, j'aurais préféré ne pas jouer mais tant que le film n'est pas fait, on ne sait pas si l'acteur est mauvais (sourire).

Lola et ses frères est une comédie relativement gentille. Les bons sentiments ne vous font pas peur ?

Je ne pense pas à ça. J'aime les bons comme les mauvais sentiments, quand les personnages agissent en faisant des erreurs. Mais je trouve que le cynisme est une arme scénaristique facile.


Depuis Le sens de la fête, on vous invite encore aux cocktails ?

À ma grande surprise, oui. Mais je n'y vais pas parce que je déteste ça. Ça m'ennuie profondément et me fout un cafard monstrueux.

N'avez-vous pas un peu honte de Jeff Tuche ?

Surtout pas : ça voudrait dire que j'ai un jugement de valeur. Je suis fier de ce personnage, fier de l'interpréter, de le jouer et de l'écrire. Il a d'ailleurs un bon sens que j'aimerais avoir. Parfois, il est plus philosophe que moi.

David Foenkinos divise la critique. Votre avis ?

David m'a dit un jour  : « quand je ne vendais pas, j'avais toutes les critiques et le jour où j'ai fait La Délicatesse, j'ai commencé à avoir de mauvais papiers ». Il y a beaucoup d'artistes frustrés chez les critiques. L'aigreur pointe avec ce côté chic d'aimer ce que personne ne connaît.

Que vous reste-t-il des Robins des Bois ?

J'ai peu tourné avec eux parce que l'occasion ne s'est pas trop présentée mais tout va bien. C'est mes potes, mon humour, ma façon de voir les choses, de m'amuser. Ils font partie de ma construction, de ma vie à jamais.

Qu'est-ce que Macron doit retenir de Jeff Tuche ?

Sa coupe de cheveux ? Plus sérieusement, qui suis-je pour donner des conseils à des politiques ? C'est trop facile de leur jeter la pierre, comme les critiques qui disent qu'un film est de la merde. Ils ont un taf de dingue. Le "tous pourris", très peu pour moi !

Lola et ses frères


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