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Jean-Roch Bouiller a pris la direction du Musée des beaux-arts de Rennes début 2019



Interview / Patrick Thibault * Photo Yann Peucat pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°65 - avril-mai 2019

Il a pris la direction du Musée des beaux-arts de Rennes début 2019. À 44 ans, Jean-Roch Bouiller arrive de Marseille où il était conservateur en chef responsable du secteur art contemporain du Mucem.


Quelle est votre feuille de route à la tête du Musée des beaux-arts de Rennes ?

J’ai d’abord un travail de fond avec l’équipe sur la réorganisation. Ensuite, je suis convaincu que le modèle du “musée des beaux-arts” est en questionnement. Les musées évoluent vite, comme la société, et nous avons besoin d’une offre qui s’étoffe, s’élargit et se diversifie. Je m’inscris dans la continuité sur la question de la valorisation des collections. Il faut faire dialoguer les expos temporaires avec les espaces plus pérennes.


On parle peu des expositions rennaises sur la scène de l’art contemporain, comment allez-vous y remédier ?

Je n’y répondrai pas seul. Le musée a beaucoup travaillé avec La Criée et le FRAC. J’espère vivement continuer avec Sophie Kaplan et Étienne Bernard. Avec l’École des beaux-arts, 40mcube aussi. La mise entre parenthèse de la Biennale est un pavé dans la mare mais il y a l’arrivée du Couvent des Jacobins et son partenariat avec la Fondation Pinault. Au Mucem, on a eu à cœur de ne pas diaboliser les expos grand public. Il faut concevoir le tout comme un ensemble.


Vous avez annoncé vouloir impulser des expositions d’envergure, en aurez-vous les moyens ?

Pas tout seul. La question des moyens se pose à tous avec la nécessité d’une stratégie commune. Nous avons l’obligation de nous entendre sinon nous sommes condamnés à faire des choses plus restreintes.


“La question des moyens se pose à tous avec la nécessité d’une stratégie commune.”

Pouvez-vous inventer le musée de demain sans restauration et agrandissement ?

Je pense qu’inventer, c’est d’abord réfléchir à notre rapport au visiteur. Dans nos murs et hors les murs. Je ne pense pas que la question de la restauration soit centrale. Il y a d’autres moyens pour inventer le musée de demain. Par contre, je ressens la rénovation comme un besoin.


Comment allez-vous travailler avec cette nouvelle garde rennaise ?

Les premiers contacts sont établis avec Matthieu Rietzler à l’Opéra. Nous pensons déjà mutualiser en terme de mécénat. Le TNB est venu à nous pour le projet de Mohamed El Khatib et Valérie Mréjen, qui veulent travailler sur la posture du gardien de musée. Je n’ai pas encore rencontré le Centre Chorégraphique mais j’ai un goût pour le hip-hop et l’art urbain sur lequel j’ai travaillé au Mucem. Nous partageons tous une même envie.


On vous sait proche de l’art contemporain, quels sont vos goûts ?

La question de l’art participatif m’intéresse beaucoup chez des artistes comme Jeremy Deller qui construit son travail sur le dialogue. Bertille Bach aussi. Il y a ensuite un tropisme lié à l’identité du Musée, autour de l’art abstrait aujourd’hui. Je vais citer Farah Atassy qui n’est pas que de la pure abstraction. J’aime aussi le sculpteur Francisco Tropa et son œuvre qui mélange attraction et fiction.


Votre œuvre préférée au Musée ?

La salle de l’art abstrait et Aurélie Nemours. Pour des raisons personnelles, de l’ordre de la retrouvaille. Je m’en étais éloigné et je retrouve avec plaisir.

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