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Katerine, interview recto/verso



Interview / Patrick Thibault * Photos / Tangui Jossic pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°51 - été 2016


Interview recto

Le film, votre dernier album, c’est un retour aux origines ?

Pas vraiment. Je ne connaissais pas le piano, j’étais donc complètement en pays étranger. Ce que je connais, moi, c’est la guitare.

Mais finies les extravagances ?

Ça n’est pas pour autant une rupture. Enfin si, peut-être. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’est pas possible d’arriver à cet album sans avoir fait tous les autres avant.

C’est un disque où tout paraît plus simple…

La simplicité, c’est ce qu’il y a de plus compliqué. Heureusement d’ailleurs que c’est compliqué, sinon quel intérêt ? J’avais envie de raconter des histoires ; mes précédents disques étaient des installations, des mises en scène.

Parmi toutes ces influences anciennes, il y a un petit côté Jacques Demy, non ?

Plutôt Sabotier du val de Loire alors, mais pas le parlé chanté. Peut-être plus des choses à la Michel Legrand bien inscrites chez moi depuis longtemps.

Un retour à l’intime et à la nostalgie ?

Ah, on va encore parler du chanteur dépressif alors !

Nantes, Rennes ou Chantonnay ?

Chantonnay évidemment. Le nom est superbe, j’ai toujours adoré dire : “je suis de Chantonnay”. C’est une terre à fantasmes. Tout le monde croit que les gens sont plus heureux à Chantonnay, ce qui est tellement vrai.



Interview verso

Quelle est la recette pour ne pas radoter à la radio ?

Si on se pose la question, c’est déjà mal barré. Il suffit de dire le contraire de ce qu’on pense. Comme je n’ai pas de convictions, c’est plus facile. Mais je ne dis pas que je ne radote pas de temps en temps.

Savez-vous ce que les gens aiment le plus chez vous ?

Parfois ils me disent “Continuez de nous amuser”, ce qui voudrait dire que je suis amusant. Mais certains ont peur de moi et il m’arrive de me faire insulter.

Vous faire insulter carrément ?

Oui, il y a 3-4 ans, j’étais avec les enfants et une vieille dame un peu bourge m’a dit “comment vous pouvez avoir des enfants alors que vous représentez ce qu’il y a de pire dans cette société”.

Est-ce ce que c’est jouissif de dire “je vous emmerde” ?

Moi, c’est recto-verso, contrairement à beaucoup de chanteurs, je veux aussi montrer ce qu’il y a de honteux en moi. Une golden shower dans un clip, c’est un fantasme personnel mais aussi un peu la honte. Mais ça m’intéresserait moins sans ça.

Que feriez-vous si on vous proposait de remplacer Drucker ?

Ah ! Il n’y aurait pas de chien sur le canapé, une vache m’intéresserait davantage. Je ne dirais pas forcément oui, ou alors à certaines conditions…

Jusqu’où peut-on pratiquer le décalage ?

Je ne vois pas ce que c’est le décalage. Je suis calé avec moi-même et c’est déjà pas mal. C’est ce qu’on appelle avoir les yeux en face des trous.

Est-ce qu’on peut parler de beau papa ?

Oh oui. C’est un mystère, un mode de fonctionnement qui m’étonne chaque jour.

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