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Kid Francescoli : “La mode, c’est un peu comme la musique, il faut être le plus naturel possible.” 



Interview / Matthieu Chauveau * Photos / Nicolas Despis Publié dans le magazine Kostar n°88 - décembre 2023-janvier 2024



Vous êtes quelqu’un de stylé, depuis quand faites-vous attention à votre look ?

Depuis la vague Britpop. J’avais la panoplie : Gazelles Adidas, veste Harrington et chemises à carreaux. Je continue de faire attention même si les looks ont évolué. Je sais mieux ce qui me va. La mode, c’est un peu comme la musique, il faut être le plus naturel possible. Quand je débutais, je me disais que j’allais faire toutes les musiques possibles : rap, classique… je me suis rendu compte qu’il y avait des genres dans lesquels j’étais plus ou moins à l’aise. Côté fringues, mon truc désormais, c’est les vestes en cuir. Je me sens vraiment bien dedans, j’ai une petite collection.


Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ?

Pas du tout. Quand j’arrive dans un hôtel, je ne pense pas que les gens se disent : lui, il a vraiment une tête à faire de la musique électronique ou des concerts à travers le monde !


Comment choisissez-vous votre costume de scène ?

Une des influences, c’est Gainsbourg. Pas forcément sa dégaine mais le fait qu’il était immédiatement reconnaissable : Repetto blanches, jeans et veste de l’armée. La deuxième référence, c’est Ben Gazzara dans le film Jack le Magnifique. C’était vraiment le «king of cool», et il m’a converti aux chemisettes à fleurs : un mélange entre le confort absolu et le style. Sur scène, je porte donc des chaussures blanches Rivieras Jazz qui sont un peu mes Repetto à moi, un jean noir Levi’s, une veste en cuir et une chemisette.


Quel rapport entretenez-vous avec la mode ?

Ma copine est créatrice – elle fait des robes de mariée –, mais moi je suis la mode de loin. Un truc qui me fait sourire, c’est découvrir de nouvelles collections qui paraissent extravagantes mais qui, quelques années après, se retrouvent portées par des gens normaux dans le métro.


“Le mauvais goût, c’est un peu comme les plaisirs coupables en musique !”

C’est quoi pour vous, être à la mode ?

Ne rien faire pour l’être. C’est comme pour la musique : si j’écoute la playlist « new music » de Spotify, c’est déjà trop tard parce que ça veut dire que je ne ferai que suivre des choses qui ont déjà été faites.


Avez-vous déjà retourné votre veste ?

Évidemment. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Par exemple, j’ai commencé la musique par la batterie et je me suis toujours dit qu’il n’y aurait jamais de boîte à rythmes dans mes chansons. Je trouvais que c’était des machines du diable… Dès mon premier album, il y en avait partout !


Avez-vous déjà pris des vestes ?

Oui, et heureusement. Parce que si j’avais tout de suite eu le succès de Moon et la tournée mondiale qui a suivi, je ne m’en serais pas remis. Avant, j’ai sorti des albums qui n’ont intéressé personne, j’ai fait des concerts devant 5 spectateurs. Ça m’a appris à être ultra reconnaissant et ultra enthousiaste pour absolument chaque seconde de ce qui m’arrive aujourd’hui.


Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ?

Mes affaires de scène et mes habits de tous les jours. Il y a aussi une perche à selfie parce qu’on prend toujours une photo avant de monter sur scène. Et très important : ma liseuse. Avant je prenais des livres mais si tu veux lire Le Comte de Monte-Cristo qui fait 1800 pages, c’est quand même mieux !


Quel est le comble du chic ?

Les mecs comme Drake qui arrivent à être chics même en survêt. Cela contredit Karl Lagerfeld qui disait que les pantalons de jogging étaient un signe de défaite…


Le comble du mauvais goût ?

C’est très subjectif, comme les claquettes-chaussettes de JuL. Certains peuvent crier au scandale mais c’est un style. Un style comme un autre qui a fait ses preuves, adopté aujourd’hui par beaucoup de personnes. Le mauvais goût, c’est un peu comme les plaisirs coupables en musique !


Echonova, Saint-Avé, 1er décembre Antipode, Rennes, 18 janvier Quai M, La Roche-sur-Yon, 19 janvier

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