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Léa Vinette, corps à corps



Texte / Guillaume Goubier * Photo / © Simon van der Zande Publié dans le magazine Kostar n°89 - février-mars 2024


On parle de Léa Vinette comme d’une artiste à suivre. Et ce n’est sans doute pas un hasard si le Cndc l’a choisie comme artiste-associée. La danseuse et chorégraphe présente, lors du festival de danse Conversations, les premières de Nos Feux, sa nouvelle création en duo. On la retrouve ensuite au TU Nantes.


Formée au Conservatoire de Nantes, puis de Lyon, c’est à l’école d’arts supérieurs ArtEZ, aux Pays-Bas, que Léa Vinette fait ses premières armes en tant qu’interprète et qu’elle esquisse ses premières chorégraphies, seule en studio. C’est aussi à cette époque qu’elle rencontre Florence Augendre et découvre la fasciapulsologie. Appliquée à la danse, cette pratique lui permet « d’arriver par l’imagination à une certaine qualité de corps ou manière de bouger » et de produire « un dessin du corps très précis dans l’espace ».  

Elle enchaîne par la suite les collaborations, notamment avec Louise Vanneste, Tabea Martin, Marielle Morales ou Michèle Murray, et met en scène Nox, un premier solo où elle devient alors chorégraphe et interprète. Cette double casquette l’aide « à avoir une forme d’empathie ou de compréhension par rapport au rôle [qu’elle] endosse ensuite » et, parce que sa recherche se fait « par [son] corps et [sa] danse », elle peut « créer un langage fait des influences reçues en tant qu’interprète ».   


“La scène est un lieu privilégié pour faire exister le champ des émotions, tant chez celui qui danse que chez le spectateur.”

Cette démarche, elle l’approfondit dans sa nouvelle création, Nos Feux, un duo où deux corps se cherchent dans le décor poétique d’un espace volcanique. Là encore, comme pour le travail sur la nuit de Nox, Léa Vinette cherche à entretenir « un rapport authentique au monde », volonté qu’on a par ailleurs pu voir dans l’utilisation des « espaces non dédiés » (dans la nature pour Metakutse et les versions in situ de Nox ou les musées pour les duos Collision et Combustion). Ses créations se singularisent en outre par un jeu de contrastes et de ruptures qui illustre « nos contradictions émotionnelles et la manière dont elles nous rendent humains », la scène étant « un lieu privilégié pour faire exister le champ des émotions, tant chez celui qui danse que chez le spectateur ». Cette authenticité et ce bouillonnement sont donc à découvrir très prochainement dans Nos Feux.  


Nos feux, les 21 et 22 mars, Festival Conversations, Cndc, Angers ; les 3 et 4 avril, TU, Nantes.

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