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L’Atranquille, peau d’échappement




Texte / Arnaud Bénureau * Photo / Gildas Raffenel pour Kostar Publié dans le magazine Kostar n°45 - avril-mai 2015


Depuis un an, les Rennais de L’Atranquille mettent le vêtement au cœur de leur démarche artistique et nous invitent à nous interroger sur la question de la féminité à travers leur miroir cathodique.

À l’origine, « trois personnes qui aiment danser, un projet chorégraphique avec un couple et un tas de vêtements ». Ça, c’était à la base. Car en un an, le collectif à six mains piloté par Anne Sophie Guillaume, Ingrid Borelli et Grégoire Doaré a pris de la vitesse. Grâce à Morgane Rey de la compagnie Érébé Kouliballets. « Nous nous retrouvions régulièrement au local de sa compagnie pour répéter, explique le garçon de la bande et ancien étudiant en psycho. Morgane nous a proposé de montrer notre travail au public ». La conséquence de ce coup de pied aux fesses ? Papers Dolls, installation vidéo s’amusant des codes vestimentaires. « C’est vraiment du jeu. Nous ne sommes pas là pour délivrer une vérité car nous n’en avons pas du tout ».


“L’hypothèse, c’est que le féminin est un signifiant marketing. Le féminin fait vendre. Comme le masculin.” 

Derrière la modestie des propos de ce trio mixte, Paper Dolls, qui montre « un homme et une femme tour à tour affublés de tenues mélangeant des éléments identifiés comme féminins ou masculins », s’inscrit dans son époque et questionne le genre, le masculin/féminin. « J’ai posé la question à Genevieve Fraisse (historienne de la pensée féministe, NDLR). Elle n’accepte pas forcément le concept de genre. Le labelliser, c’est créer des cases. Je ne sais pas s’il existe. L’hypothèse, c’est que le féminin est un signifiant marketing. Le féminin fait vendre. Comme le masculin ». Politique L’Atranquille ? « On en discute assez peu, car cela nous semble évident. On s’interroge. Notre engagement est presque génétique. Et il n’est certainement pas un étendard ». Les Rennais ne cherchent donc pas à être à la mode, mais à la titiller afin de bousculer son règne.

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